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Par trichard le 16 Septembre 2010 à 16:14
6/09/2010
La bêta-thalassémie est responsable d'une déformation des globules rouges, entraînant leur destruction précoce. Crédits photo : Andrew Mason/FlickrPour la première fois, un homme a été soigné en France d'une maladie génétique fréquente, la bêta-thalassémie, par transfert d'un gène.
L'annonce mercredi de la guérison d'un homme atteint d'une maladie génétique grave du sang, une thalassémie, est un événement majeur. C'est la première fois que l'on parvient à venir à bout par thérapie génique d'une affection congénitale qui concerne des millions de personnes. Près de 200.000 enfants naissent chaque année dans le monde avec cette maladie. Trois ans après le traitement, le patient, vivant en France et aujourd'hui âgé de 21 ans, n'a plus besoin de recevoir des transfusions sanguines. Ces résultats publiés aujourd'hui dans la revue britannique Nature sont le fruit d'une collaboration entre plusieurs équipes françaises (CEA, Assistance publique, universités Paris-Sud, Paris-Descartes et Paris-Diderot), les universités américaines de Pennsylvanie, la société Bluebird, avec le soutien du Téléthon et de l'Association française de lutte contre les myopathies.
«Le jeune Français, d'origine vietnamienne et thaïlandaise, auquel le gène correcteur a été administré à l'âge de 18 ans présente une forme de la maladie - dite “betaE/beta0” - fréquente en Asie du Sud-Est», explique le Pr Marina Cavazzana-Calvo (hôpital Necker, Paris). Cette anomalie génétique est responsable d'une déformation des globules rouges, entraînant leur destruction précoce, une anémie et différents troubles dus à une surcharge de l'organisme en fer consécutive aux transfusions répétées.
L'équipe du Pr Philippe Leboulch (CEA) avait réalisé il y a près de dix ans la première correction d'une anémie génétique chez la souris par thérapie génique. Il a encore fallu de longues années avant de mettre au point un protocole sur l'homme. Schématiquement, il a d'abord fallu mettre au point un lentivirus contenant le gène corrigé et totalement inoffensif pour l'homme. « Le malade a d'abord subi un prélèvement de moelle osseuse dont les cellules souches ont été extraites, explique le Pr Cavazzana-Calvo. Ces cellules souches ont été cultivées avec le lentivirus modifié afin que le nouveau gène s'insère au cœur des cellules souches.» Enfin, le malade a reçu une chimiothérapie pour détruire sa propre moelle osseuse malade. Et 48 heures après, les cellules souches modifiées lui ont été réinjectées par voie intraveineuse. «Le patient est resté environ un mois à l'hôpital, indique le Pr Éliane Gluckman, pionnière en matière de greffe de moelle osseuse (hôpital Saint-Louis, Paris). Au bout de onze mois, il n'avait plus besoin de transfusion, note le Pr Marina Cavazzana-Calvo. C'est une grande avancée mais qui devra être confirmée avec d'autres patients.»
Les hémoglobinopathies (bêta-thalassémie et drépanocytose) sont les maladies héréditaires les plus fréquentes. Elles sont dues à des défauts du gène commandant la production de la bêta-globine, composant essentiel de l'hémoglobine qui transporte l'oxygène dans les globules rouges. Dans les formes sévères, les patients anémiés survivent grâce aux transfusions et à un traitement destiné à éliminer l'excès de fer qui s'accumule à cause des transfusions répétées.
Les médecins sont prudents. Ils ont reçu l'autorisation de poursuivre leur essai mais ils ont attendu d'avoir un recul suffisant avant d'annoncer les premiers résultats.
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Par trichard le 10 Septembre 2010 à 16:26
Les muscles garderaient, au travers du nombre de noyaux cellulaires, une trace des entraînements passés.
Marie-Neige CordonnierPourquoi recouvre-t-on plus vite sa force musculaire, perdue pendant une période d'inactivité physique, lorsque l'on s'est déjà entraîné auparavant ? Jusqu'à présent, aucun mécanisme n'avait été mis en évidence au niveau du muscle lui-même, et l'on privilégiait l'hypothèse d'une mémoire de l'entraînement au niveau du système nerveux central. Des chercheurs de l'Université d'Oslo, en Norvège, remettent cette idée en cause.
En provoquant des périodes d'inactivité et d'activité musculaire intense chez la souris et en suivant l'évolution des cellules musculaires par vidéomicroscopie, Jo C. Bruusgaard et ses collègues ont montré que les noyaux de ces cellules gardent en quelque sorte, par leur nombre, la mémoire d'un entraînement physique antérieur.
Longues fibres pouvant atteindre 30 centimètres de long, les cellules musculaires des muscles squelettiques font partie des rares cellules de l'organisme présentant plusieurs noyaux. Leur taille augmente lorsque le muscle est soumis à l'exercice, ainsi que le nombre de myofibrilles, longs filaments protéiques contenus dans ces cellules et responsables de la contraction et de la relaxation du muscle. Les myofibrilles étant activées par des gènes contenus dans les noyaux, on pensait que le nombre de noyaux par cellule musculaire s'ajustait à la taille des cellules musculaires pour répondre à ces besoins. Le mécanisme serait le suivant : activées par un signal, des cellules souches voisines – les satellites – se multiplient et fusionnent avec les cellules musculaires pour leur donner leurs noyaux ; en cas d'atrophie musculaire, le surplus de noyaux s'autodétruit par apoptose (mort cellulaire programmée).
Les biologistes ont montré que lors d'un entraînement physique, le recrutement de noyaux a bien lieu de cette façon, mais il précède l'hypertrophie musculaire. En outre, le nombre de noyaux ne diminue pas lorsque l'on stoppe l'exercice, même quand le muscle s'atrophie : les noyaux se tassent dans les cellules amincies, prêts à produire davantage si le muscle est à nouveau soumis à un entraînement. N'ayant plus besoin de fusionner avec des cellules satellites pour revenir à leur état hypertrophié, les cellules musculaires regonfleraient donc plus rapidement lors d'un nouvel entraînement.
Si ces travaux suggèrent qu'un entraînement précoce pourrait être bénéfique aux sportifs, ils pourraient aussi avoir des implications importantes sur le traitement des dystrophies musculaires. Selon le type de maladie, l'exercice physique semble parfois favorable, parfois néfaste, sans que les raisons de ces variations soient bien établies. Les travaux de l'équipe d'Oslo pourraient fournir une piste pour d'autres études visant une meilleure compréhension de l'impact de l'exercice physique dans les maladies musculaires.
http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/actualite-la-memoire-des-muscles-25759.php© hkannn/Shutterstock
Un muscle squelettique est un assemblage de plusieurs faisceaux de cellules musculaires. Ces cellules sont de longues fibres contenant plusieurs noyaux et des myofibrilles, filaments de protéines responsables de la contraction et de la relaxation des muscles.
À VOIR AUSSI
© J. C. Bruusgaard et al., PNAS, 2010
Chez une souris entraînée de façon intensive pendant 14 jours, le nombre de noyaux et le diamètre des cellules musculaires augmente (en haut, une cellule avant entraînement, et au centre, après entraînement). Mise ensuite au repos pendant 14 jours, la souris perd de la masse musculaire, mais pas les noyaux des cellules musculaires : le diamètre de ses cellules musculaires diminue, mais le nombre de noyaux reste constant (en bas). Barre d'échelle : 50 micromètres.POUR EN SAVOIR PLUS
J. C. Bruusgaard et al., Myonuclei acquired by overload exercise precede hypertrophy and are not lost on detraining, PNAS (early edition), doi/10.1073/pnas.0913935107, 16 août 2010.L'AUTEUR
Marie-Neige Cordonnier est journaliste à Pour la Science.
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Par trichard le 10 Septembre 2010 à 16:23
Des chercheurs ont filmé les premiers stades de développement d'un embryon de poisson zèbre, grâce à un nouveau procédé qui leur permet de suivre le devenir de chaque cellule.
Marie-Neige CordonnierLes premières divisions cellulaires de l'œuf de poisson zèbre (en bleu), du stade à une cellule au stade à 1000 cellules. Sous les cellules, on distingue la vésicule vitelline, réservoir énergétique de l'embryon.
Filmer le développement embryonnaire de grenouilles ou de poissons n'est pas une nouveauté. Depuis plusieurs années, diverses techniques d'imagerie des cellules, telle la microscopie à deux photons, permettent même d'obtenir des images des profondeurs de l'embryon. Toutefois, aucune des techniques utilisées jusqu'à présent n'offre une résolution ou une cadence d'images suffisantes pour suivre l'évolution de chaque cellule de l'embryon au fil de ses divisions. Nombre de ces techniques nécessitent en outre de marquer des composants cellulaires avec une ou plusieurs molécules fluorescentes, ce qui complique encore l'opération, voire abime les cellules.
Des chercheurs du Laboratoire d'optique et de biosciences de l'École polytechnique (CNRS-INSERM-École polytechnique), à Palaiseau, du Laboratoire de neurobiologie et développement (CNRS), à Gif-sur-Yvette, de l'Université polytechnique de Madrid et leurs collègues ont mis au point une technique d'imagerie microscopique qui leur permet de suivre sans marquage chaque cellule d'un embryon, de la cellule œuf jusqu'au stade à 1 000 cellules, à une fréquence d'une pile d'images balayant la totalité de l'embryon toutes les 80 secondes.
Leur microscope a été optimisé pour visualiser simultanément deux types de signaux, émis par certaines structures cellulaires en raison de leurs propriétés optiques intrinsèques, lorsqu'elles sont éclairées par un faisceau laser. L'un, nommé signal de génération de deuxième harmonique, est émis par les structures denses ne présentant pas de centre de symétrie, tels les faisceaux de microtubules du fuseau mitotique, ces rails qui guident les chromosomes lors de la division cellulaire. L'autre type de signal, nommé signal de génération de troisième harmonique, est émis par les frontières entre deux milieux différents c'est-à-dire, notamment, par les contours des cellules.
En balayant avec leur microscope un embryon de poisson zèbre (Danio rerio), Nicolas Olivier, Miguel Luengo-Oroz, Louise Duloquin et leurs collègues ont obtenu une image en trois dimensions de l'embryon avec une résolution micrométrique ; et en reproduisant ce balayage toutes les 80 secondes, ils ont réalisé un film montrant l'évolution dans le temps de cette image tridimensionnelle de l'embryon (en bleu).
Grâce à un traitement informatique, les chercheurs ont pu enregistrer les mouvements des cellules, les temps caractéristiques de leurs divisions, et étudier en détail la géométrie de la multiplication cellulaire chez l'embryon. Ils ont notamment observé que, dès le stade à deux cellules, les divisions cellulaires ne sont plus synchrones : elles s'étalent de plus en plus dans le temps, formant des vagues de divisions traversant tout l'embryon, comme le montrent deux projections des fuseaux mitotiques des cellules, structures qui apparaissent toujours à la même étape de la division et en constituent donc un repère temporel (en vert). En outre, contrairement à ce que l'on pensait, le point de départ de ces vagues est décalé par rapport au sommet de l'embryon.
L'ensemble de cette méthodologie devrait aider les biologistes à établir les liens existant entre les différents niveaux d'organisation des cellules, de leur patrimoine génétique jusqu'au tissu embryonnaire qu'elles constituent.
À VOIR AUSSI
N. Olivier et al., Science, 2010
Les premières divisions cellulaires de l’œuf de poisson zèbre, vues de dessus (en doré, les contours des cellules, en vert, les fuseaux mitotiques). Voir la vidéo ici.
N. Olivier et al., Science, 2010
L’œuf de poisson zèbre vu de côté durant les premiers stades de développement, depuis le stade à une cellule (voir la vidéo ici). Seuls les contours des cellules et des compartiments cellulaires sont montrés ici. La partie inférieure de l’œuf est la vésicule vitelline. Constituée de gouttelettes contenant des lipides et des protéines, elle sert de réserve aux cellules de l’embryon.Barre d’échelle : 100 micromètres.
POUR EN SAVOIR PLUS
N. Olivier, M. Luengo-Oroz, L. Duloquinet al., Cell lineage reconstruction of early zebrafish embryos using label-free non linear microscopy, Science, vol. 329, pp. 967-971, 2010.
L'AUTEUR
Marie-Neige Cordonnier est journaliste à Pour la Science.
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Par trichard le 11 Juin 2010 à 11:16
Rare genetic variants linked to autism - June 09, 2010
The search for the genetic underpinnings of autism spectrum disorder has just yielded a new set of clues. In the largest study to date, the Autism Genome Projectconsortium reports that people with autism have more copy number variants – segments of DNA that have been either duplicated or deleted – in their genes.The results, published today in Nature, could eventually be used to develop quick diagnostic tests. The consortium was also able to group some of the affected genes into biochemical pathways. These pathways – some of which are clearly linked to brain function -- may then become attractive targets for those who hope to develop drugs to treat the condition.
Autism is a complex disorder. Although the environment is thought to influence the risk of autism, genetics are known to play an important role.
The study included 996 people with autism and another 1,287 people without the disorder, to serve as controls. The researchers focused on rare genetic variants – a shift from previous approaches, which analyzed variants that are commonly seen in the population. (For more on rare variants, see ‘Hunt for genetic causes of diseases causes narrows targets’.)
They found that autistic people did not have more rare copy-number variants than those without the disorder, but their variants were more often found within genes rather than in the vast amount of DNA located between genes. Specifically, 20% more genes contained a rare copy-number variant in autistic participants in the study. And among genes previously linked to autism spectrum disorder or intellectual disability, 70% more of them contained a rare copy number variant.
Deletions in one region of the X-chromosome, called the DDX53-PTCHD1 locus, were associated with a three-fold higher risk of autism spectrum disorder.
Diagnostic tests based on the work will not be clearcut. Co-author Stephen Scherer of the Hospital for Sick Children in Toronto estimated that genetic clues to the disorder were present in only about ten percent of the families with an autistic member in the Canadian cohort of the study. And, the researchers noted, each patient carried their own unique assortment of copy number variations. Of nearly a thousand variants studied, the most prevalent was still only present in less than 1% of the participants with autism.
But a new test would nevertheless be welcome. At present, diagnosing autism can take months or longer – an agonizing wait for anxious parents that can delay the start of behavioural therapies. Early therapy has been shown in some cases to lessen the effects of the disorder.
Meanwhile, the hunt continues. The consortium has enrolled another 1,500 families, and hopes to use next-generation sequencing to sequence full genomes and exomes (the part of the genome that codes for RNA or protein).
Image: Ingram Publishing
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Par trichard le 11 Juin 2010 à 11:12
Large-Scale Autism Study Reveals Disorder's Genetic Complexity
Although unique genetic variations in children with autism are nearly as rare as they are in the general population, comprehensive studies are starting to find patterns in disrupted genes and pathways
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