• 18.. - La mutation Antennapedia
    donne des mouches qui ont des pattes sur la tête à la
    place des antennes.

     

    1894 - William Bateson utilise le terme "homeosis"
    pour la première fois pour désigner le phénomène
    de transformation d'un organe en un autre. L'existence de mutations
    homéotiques
    révèle qu'il existe des gènes
    sélectionnant le destin des cellules lors du développement.

     

    1927 - Calvin Bridges a découvert la mutation bithoraxoïd
    (bxd) qui a pour effet de donner à une partie du
    premier segment abdominal l'aspect du troisième segment
    thoracique. De telles mouches mutantes peuvent avoir une paire de
    pattes supplémentaires.

     

    1941 - Calvin Bridges isola également un mutant qu'il nomma
    bithorax (bx). Ce mutant a une
    paire de balanciers anormaux : la partie antérieure de ces
    organes est remplacée par du tissu d'aile. La moitié
    antérieure du troisième segment thoracique est en fait
    transformée en moitié antérieure du second
    segment thoracique.

     

    1954 - Lewis, découvrit un mutant qu'il nomma postbithorax
    (pbx). Chez ce dernier, c'est la partie postérieure
    des balanciers, des pattes, et en fait la partie postérieure
    de tout le troisième segment qui a les caractéristiques
    du second.

     

    - Chez le mutant ultrabithorax (ubx)
    , découvert par Calvin Bridges, le troisième segment
    thoracique et le premier segment abdominal ont des caractéristiques
    du second segment thoracique. Les mouches qui présentent cette
    mutation n'atteignent pas l'âge adulte.

     

    1978 - Lewis localise sur le chromosome 3 de la drosophile deux
    groupes de gènes homéotiques : le complexe
    Antennapediale et le complexe Bithorax .

     

    Le complexe Antennapedia contient
    les gènes homéotiques labial (lab) et deformed (Dfd)
    qui spécifient les segments céphaliques, tandis que Sex
    comb reduced (Scr) et Antennapedia (Antp) participent à
    l'établissement de l'identité des segments thoraciques,
    et le gène proboscipedia (pb) qui semble n'agir que dans les
    adultes ; toutefois, en son absence, les palpes labiaux de la bouche
    sont transformés en pattes.

     

    Le complexe Bithorax comporte
    trois gènes : le gène Ultrabithorax (ubx) qui est
    nécessaire à l'identité du troisième
    segment thoracique ; les gènes abdominal A (abdA) et abdominal
    B (abdB) qui sont responsables de l'identité segmentaire des
    segments abdominaux.

     

    Lewis a également découvert que l'ordre des gènes
    homéotiques du complexe Bithorax sur le chromosome 3
    correspond à l'ordre dans lequel ils sont activés le
    long de l'axe antéro-postérieur du corps.

     

    1983 - isolement et analyse de plusieurs
    gènes homéotiques chez la drosophile
    ,
    repérage, dans leur structure, d'une séquence commune
    de 180 paires de bases qualifiée d'homéobox ou
    homéoboîte. Les gènes homéotiques
    codent pour des protéines qui régulent l'activité
    d'autres gènes.

     

    1984 - L'homéoboîte d'abord mise en évidence
    chez la drosophile a ensuite été découverte chez
    des Vertébrés, dont le Xénope

     

    - Les similitudes constatées entre les homéoboîtes
    des différentes espèces ont révélé
    que l'homéoboîte sert des fonctions voisines ou
    identiques chez les Insectes et chez les Vertébré
    s.
    La même concordance entre l'organisation des gènes sur
    les chromosomes et leur ordre d'expression a été
    retrouvée chez la Souris et chez l'homme. Il a été
    découvert chez les Mammifères
    quatre groupes de gènes homéotiques , nommés
    complexes HOX et situés
    chacun sur un chromosome différent.

     

    1986 - La "paired box",
    codant pour une deuxième région de la protéine
    et également capable de se fixer sur l'ADN de gènes-cibles,
    a été mise en évidence dans trois gènes
    gouvernant la segmentation de l'embryon chez la drosophile.

     

    199' - exp de transgenèse (Gruss, 1991 ; Capecchi, 1993)
    ont été réalisées et ont permis de
    démontrer que les gènes
    homéotiques chez la souris et chez la drosophile ont la même
    fonction : déterminer la mise en place des organes de l'avant
    à l'arrière du corps
    .

     

    1991 - le gène Smalleye (conduit
    à la réduction de la taille des yeux) de la Souris et
    le gène de l'aniridie (conduit chez les hétérozygotes
    à de petits yeux dépourvus d'iris) humaine ont été
    isolés et analysés. Ces gènes possèdent à
    la fois une homéoboîte et une "paired box",
    codant pour une deuxième région de la protéine
    et également capable de se fixer sur l'ADN de gènes-cibles.
    Il existe ainsi une famille de gènes
    Pax, contenant une paired box, par analogie avec la famille Hox de
    gènes contenant l'homéoboîte.
    Dans
    cette nomenclature, les mutations Smalleye chez la souris et aniridia
    chez l'homme sont des mutations du gène Pax6.

     

    1993 - Eyeless : un gène
    homologue de Pax 6 a été isolé chez la
    drososphile.

     

    1994 - il a été démontré
    que Pax 6 est affecté par les mutations Eyeless. Les gènes
    Pax6 (souris, homme) et Eyeless (drosophile) sont alors homologues.
    Ainsi, l'oeil des Mammifères et l'oeil des Insectes, bien que
    différents dans leur structure, requièrent pour leur
    développement un même gène homéotique. En
    1994, des expériences ont révélé que le
    gène Eyeless est un gène
    "maître"
    de la formation de l'oeil,
    c'est-à-dire contrôlant toute
    la cascade génétique
    du développement
    de l'oeil. Depuis, des gènes maîtres homologues de
    Eyeless et Small eye ont été trouvés chez divers
    autres taxons (planaire, ver némerte, calmar, ascidie).

     



     

    La constance des structure et
    fonction des complexes de gènes du développement
    découverts à ce jour suggère fortement que les
    mécanismes fondamentaux gouvernant la détermination de
    l'identité régionale le long des axes embryonnaires se
    sont bien conservés au cours de l'évolution.

     

    http://www.inrp.fr/Acces/biotic/develop/controle/html/histgen.htm

     

    Les homéodomaines et la reconnaissance spécifique
    de l'ADN

    Il existe une grande variété de protéines interagissant
    avec l'ADN. Certaines se fixent au niveau du grand sillon tandis que d'autres
    se fixent au niveau du petit sillon de la double hélice d'ADN. Quelques
    protéines réclament pour se fixer à l'ADN la présence
    d'un ligand sous forme d'ion métallique. Les protéines qui
    interagissent avec l'ADN ont des fonctions variées telles que facteur
    de transcription, répresseur, etc., mais la fonction de nombreuses
    protéines est encore inconnue.





    L'homéodomaine est un motif peptidique
    de fixation sur l'ADN, composé d'une soixantaine d'acides aminés
    codés par 180 paires de bases composant l'homéoboîte
    des gènes homéotiques. Cet homéodomaine n'est qu'une
    petite partie des protéines codées par les gènes homéotiques.

    On retrouve ces homéodomaines extrêmement conservés
    dans de très nombreuses espèces allant des bactéries
    aux mammifères. L'homéodomaine du gène Hox-A7 de
    l'homme ne diffère que par un seul acide aminé de l'homéodomaine
    du gène Antennapedia de la Drosophile, ce qui implique une
    pression sélective extrêmement forte sur ces homéodomaines.

    Il existe une grande unité structurale entre les différents
    homéodomaines : en effet, ils sont pratiquement tous constitués
    par 3 hélices alpha et parfois par une quatrième au niveau
    de l'extrémité C-terminale.

    La reconnaissance spécifique d'une partie de l'ADN par l'homéodomaine
    est principalement assurée par 4 résidus en position 47,
    50, 51 et 54 qui entrent en contact avec les bases du grand sillon de l'ADN.
    Quelques données montrent une interaction au niveau du petit sillon
    de résidus de l'extrémité N-terminale.

    http://www.inrp.fr/Acces/biotic/develop/controle/html/homeodom.htm

    photos des mutants drosophile

     


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  • III- Développement du cortex cérébral

    1 - Chez la souris normale




    Dès le stade fœtale, une préplaque
    corticale composée des premiers neurones postmitotiques engendrée
    au sein des zones ventriculaires, se met en place. Ces cellules migrent
    ensuite le long de fibres gliales radiaires, jusqu'à la surface
    méningée et deviennent soit des cellules de Cajal-Retzius
    (cCR) soit des cellules de la sous-plaque (SP). La plupart de ces cellules
    disparaîtront lorsque les neurones de la plaque corticale se mettront
    en place entre la couche des cCR (désormais située dans la
    zone marginale) et de la SP. Enfin la plaque corticale se transformera
    en substance grise du cortex définitif (décrite au dessus).

    La neurogenèse de la plaque corticale se
    réalise donc selon un gradient intéro-externe de migration
    amenant les derniers neurones formés dans les zones ventriculaires
    à occuper toujours au terme de leur migration, l'interface entre
    la couche marginale et la plaque corticale. Le développement de
    cette plaque est très important car il est à l'origine des
    six couches du cortex mature; la zone ventriculaire ne constituant plus
    à la fin des processus de corticogenèse qu'une couche unique
    de cellules épendymaires qui limite les ventricules cérébraux.

    La reeline, protéine extracellulaire sécrétée
    par les cCR est déterminante dans la mise en place des couches de
    neurones juxtaposés selon ce gradient intéro-externe. Ce
    rôle dans la corticogenèse pourrait être une action
    répulsive, empêchant les neurones en migration de pénétrer
    dans la zone marginale riche en reeline respectant ainsi la stratification
    normale du cortex mature (figure 2). Malgré le rôle essentiel
    de cette protéine dans la corticogenèse, elle n'est qu'un
    maillon important de la cascade des interactions moléculaires présidant
    à la mise en place des couches corticales.

    2 - Chez la souris homozygote reeler

    Chez l'embryon de la souris homozygote reeler,
    la migration des neurones se déroule normalement jusqu'au moment
    où ceux-ci arrivent près de leur destination. La reeline
    n'étant pas sécrétée dans la matrice extracellulaire
    par les cellules de Cajal-Retzius, le gradient répulsif vis-à-vis
    des neurones de la plaque corticale n'a pas lieu si bien que les cellules
    de la sous-plaque sont comme repoussées vers l'extérieur
    (figure 2) en dehors de la plaque corticale sous-jacent très désorganisée.
    Cela se traduit chez l'animal très précocement par un cortex
    où les couches sont peu apparentes (figure 1b) : la plaque corticale
    ne s'intercale plus dans la préplaque et le gradient de mise en
    place des neurones pyramidaux se fait de manière quasiment inversée
    c'est-à-dire selon un gradient extéro-interne.

    Remarque : dans des
    zones cérébrales où la reeline est très exprimée
    chez la souris normale, son absence chez le mutant reeler n'entraîne
    pas de perturbation importante, c'est notamment le cas pour le bulbe olfactif
    mais pas pour le cervelet (voir ci-dessous).

    IV - Développement du cortex cérébelleux

    1 - Chez la souris normale

    Dans le cortex cérébelleux, le rôle
    joué par les cellules de Cajal-Retzius dans le cortex cérébral
    en formation, serait joué par les cellules granulaires externes.
    En effet, ces cellules sécréteraient la reeline dans la matrice
    extracellulaire qui aurait un rôle répulsif dans la zone marginale
    repoussant la plaque des cellules de Purkinje à l'interface de la
    couche moléculaire et de la couche granulaire.

    2 - Chez le mutant homozygote reeler

    Dans le cortex cérébelleux où
    la reeline est pourtant peu exprimée, la modification de la séquence
    nucléotidique de cette protéine entraîne de grandes
    perturbation dans l'organisation du cortex cérébelleux chez
    le mutant homozygote. Chez ce mutant, les cellules de Purkinje sont disposées
    de manière aléatoire vraisemblablement à cause d'un
    arrêt de leur migration si bien que le cervelet paraît constitué
    de l'emboîtement de deux structures : à l'extérieur,
    un cortex cérébelleux dont l'architecture est semblable à
    celle que l'on trouve chez l'animal normal mais très mince et à
    l'intérieur une masse cellulaire comportant la plupart des cellules
    de Purkinje mélangées aux cellules des noyaux profonds. Faire
    un renvoi vers les photos et la synthèse correspondant à
    cette partie.

    3 - Chez d'autres mutants cérébelleux

    Les précurseurs des cellules granulaires
    du cortex cérébelleux, localisés dans la couche moléculaire
    superficielle, mettent d'abord en place leurs axones (futures fibres parallèles)
    avant que leurs corps cellulaires ne migre vers leur position définitive
    dans la couche granulaire où elles contacteront les fibres moussues.

    Chez la souris mutante weaver (qui comme le reeler
    et le staggerer présente des modifications du phénotype à
    l'échelle clinique et moléculaire), les cellules précurseurs
    des grains meurent durant les deux premières semaines postnatales
    avant qu'elles n'aient pu migrer dans la couche granulaire interne et former
    leurs fibres parallèles. Secondairement à la mort cellulaire
    massive des cellules précurseurs des grains, les fibres moussues
    ne trouvant plus leur cible forment alors des synapses avec les cellules
    de Purkinje. Cette mutation est donc à l'origine de la désorganisation
    des circuits neuroniques par disparition de leur cible.

    Il en est de même pour le mutant homozygote
    staggerer chez qui les cellules précurseurs des cellules granulaires
    migrent vers la couche moléculaire mais disparaissent presque totalement
    un mois après la naissance à cause de la mort de leur cible,
    les cellules de Purkinje.

    Outre l'intérêt des mutants cérébelleux
    dans la diversité des phénotypes, ces trois mutants (staggerer,
    weaver et reeler) sont à l'état homozygote de bons modèles
    pour étudier l'implication du génotype dans la mise en place
    des réseaux neuroniques et par voie de conséquence du fonctionnement
    du système nerveux.


    http://www.inrp.fr/Acces/biotic/gpe/dossiers/mutcer/html/neurogenese.htm



    Institut
    national de recherche pédagogique


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