• © ESA

    Des astrophysiciens vous font partager sur leur blog les derniers moments du lancement de Planck et Herschel.

     

    Le monde de l’astronomie est en effervescence. Planck et Herschel, deux satellites européens dédiés à l’étude de l’origine de l’Univers, doivent être lancés le 14 mai 2009 par Ariane 5. Ils seront placés en orbite à 800 000 kilomètres, à environ 1,5 millions de km de la Terre et à l’opposé du Soleil.

    En attendant, des centaines d’astrophysiciens du monde entier impliqués dans ces missions retiennent leur souffle. À la veille du lancement, cinq d’entres eux (Marian Douspis, Nabila Aghanim, Hervé Dole, Marc.sauvage et Vincent Minier) ont accepté pour La Recherche de livrer leurs impressions à chaud. Leur blog, sous forme de carnet de lancement, a été l’occasion de suivre les tensions et enjeux des derniers instants. Mais l’aventure continue. Dans les heures et semaines qui viennent ils continueront à partager cette aventure scientifique unique. Rappels des objectifs de ces missions.

    Planck est consacré à l’étude de l’origine de l’Univers dans le domaine des longueurs d’ondes submillimétriques. Il mesurera avec une précision inégalée la première lumière émise dans l’Univers, le fond diffus cosmologique. Planck « photographiera » donc l’univers tel qu’il était 380 000 ans après le Big Bang, bien avant la formation des premières étoiles, galaxies et amas de galaxies. Pour mesurer la température de ce rayonnement avec une précision dix fois supérieure et une résolution deux fois supérieure à celle de son prédécesseur WMAP, lancé en 2001, Planck embarque un télescope d’un diamètre de 1,5 m ainsi que 2 instruments : LFI (Low frequency Instrument) et HFI (High frequency Instrument).

    Pour sa part, la mission d’observation spatiale, baptisée « Herschel », en l’honneur du physicien qui a découvert le rayonnement infrarouge en 1800, récoltera des informations inédites sur la naissance des étoiles, la formation des galaxies et le milieu interstellaire. Doté d’un miroir de 3,5 mètres de diamètre, le plus grand construit à ce jour pour l’astronomie spatiale, et 16 fois plus grand que son prédécesseur américain Spitzer limité à l’infrarouge moyen et lointain (de 2 et 200 micromètres), Herschel sera le premier à couvrir le rayonnement infrarouge lointain et submillimétrique (de 60 à 670 micromètres).

     

    Hélène Le Meur, Emeline Trembleau et Cédric Duval

    http://www.larecherche.fr/content/actualite/article?id=25471


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  • Une planète de 1,9 fois la masse de la Terre et une autre située dans la zone habitable de son étoile – où l'eau liquide peut subsister – ont été découvertes.

    Philippe Ribeau-Gésippe
    L'étoile Gliese 581 et son cortège de planètes sont un système planétaire plein de surprises. Les astronomes avaient déjà découvert trois planètes autour de cette petite étoile distante d'une vingtaine d'années-lumière : une première (Gl 581 b) d'environ 15 masses terrestre, puis deux autres (Gl 581c et Gl 581d), de 5 et 7 masses terrestres.

    L'équipe de Michel Mayor – découvreur de la première exoplanète en 1995 – vient de compléter ce tableau par deux détections réalisées à l'aide du spectromètre Harps, installé sur le télescope de 3,6 mètres de l'Observatoire européen austral à la Silla, au Chili.

    La première est celle d'une quatrième planète, Gl 581 e, qui est la plus légère jamais observée : sa masse est de seulement 1,94 fois celle de la Terre. Une masse si faible laisse peu de doute sur sa nature tellurique. En orbite à moins de cinq millions de kilomètres de son étoile, elle est cependant trop chaude pour espérer abriter la vie.

    Tous les espoirs sont en revanche permis pour Gl 581 d. Lors de sa découverte en 2007, sa période de révolution avait été estimée à 83 jours, ce qui la situait un peu trop loin de l'étoile pour que de l'eau puisse y être présente à l'état liquide. Néanmoins, un suivi régulier a permis de préciser les paramètres orbitaux de Gl 581 d et de réestimer sa période de révolution à 66 jours, ou de façon équivalente, sa distance à l'étoile à 35 millions de kilomètres… En plein dans la zone habitable de l'étoile Gliese 581 ! Cette étoile, une naine rouge, est en effet près de 80 fois moins lumineuse que le Soleil, si bien que sa zone habitable, la région dans laquelle l'eau liquide peut subsister, est plus proche de l'étoile que dans le Système solaire (où elle s'étend entre 140 à 240 millions de kilomètres du Soleil environ).

    Selon Michel Mayor, Gl 581 d étant sans doute constituée d'un noyau rocheux recouvert d'une épaisse couche de glace, il est probable que sa surface est recouverte d'eau liquide. De là à imaginer un océan foisonnant de vie…

    http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/actualite-exoplanetes-la-plus-petite-et-la-premiere-habitable-decouvertes-autour-de-la-meme-etoile-21596.php

    Exoplanètes : la plus petite et la première habitable découvertes autour de la même étoile.
    James Dyson
    Vue d'artiste de Gliese 581d, super-Terre recouverte d'un océan.

    à voir aussi

    ESO
    Le système planétaire Gliese 581, comparé avec le Système solaire. La bande bleue représente la distance de la zone d'habitabilité en fonction de la masse de l'étoile. Vénus, la Terre, Mars...et Gliese 581d se situent dans la zone habitable.

    Pour en savoir plus

    M. Mayor1 et al., The HARPS search for southern extra-solar planets ? XVIII. An Earth-mass planet in the GJ 581 planetary system, à paraître dans Astronomy & Astrophysics. Télécharger le fichier pdf preprint

    L’encyclopédie des exoplanètes de Jean Schneider.

    A. Cassan, Ph. Beaulieu V. Batista, Exoplanètes de type terrestre : la moisson annoncée, Dossier Pour la Science N°60 - juillet - septembre 2008.

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  • Dans le cadre de la Semaine du Développement Durable, en partenariat avec neopodia, Futura-Sciences vous propose aujourd'hui de découvrir un reportage sur la capture et le stockage du CO2. La séquestration du gaz carbonique d’origine industrielle est l’une des solutions envisagées pour lutter contre le réchauffement climatique. L’idée est prometteuse, mais pose encore quelques problèmes.

    Gros plan sur les techniques de captage et de stockage du CO2 d'origine industrielle. C'est l'une des solutions imaginées par la communauté scientifique pour tenter d’atténuer les dérèglements climatiques à venir. Explications et analyses des risques en compagnie de Pierre Toulhoat, directeur scientifique de l'Ineris.

    En savoir plus sur neopodia

    Organisé autour de 4 chaînes, neopodia offre un bouquet de programmes audio et vidéo disponibles gratuitement sur le web, les téléphones mobiles, les baladeurs multimédia et sur tous supports numériques permettant de consulter des podcasts.

     


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    Cette image prise par Envisat montre le sud de la France, entièrement dépourvu de nuages, de l’Espagne à l’Italie en passant par la Suisse. L'occasion d'une leçon de géographie...

    Quatre massifs montagneux se distinguent aisément dans l’image grâce à leur couverture neigeuse : les Alpes, le Jura, le Massif Central et les Pyrénées.

    Les Alpes s’étirent sur environ 1.200 km à travers la France, la Suisse, l’Italie et l’Autriche et recouvrent une surface d’environ 200.000 km2. La partie occidentale de la chaine forme ici la frontière entre la France et l’Italie, puis entre la Suisse et l’Italie. Les Monts du Jura, au nord-ouest des Alpes, sont également enneigés.

    Les Pyrénées (en bas à gauche) constituent la frontière naturelle entre la France et l’Espagne – avec la Principauté d’Andorre prise entre les deux. Le Massif Central (au nord-est des Pyrénées) est le troisième grand massif montagneux français après les Alpes et les Pyrénées.

    Le croissant bleu foncé entre les Alpes et le Jura est le lac Léman (ou lac de Genève). Avec ses 581 km2, il est le plus grand lac alpin d’Europe. La rive nord du lac est située en Suisse, tandis que la plus grande partie de la rive sud est en France.

    Balade du Rhône à la Garonne

    Le lac de Neuchâtel (au-dessus du lac Léman) est le plus grand lac entièrement situé en Suisse. Il mesure 38 km de long, 6 à 8 km de large pour une superficie de 218 km2.

    La mer Méditerranée – plus grande mer interne au monde – est également visible. Le grand lac irrégulier proche de la côte est l’Etang de Berre, qui a été créé à la fin de la dernière glaciation lors de la montée des eaux.

    Marseille, la deuxième plus grande ville de France, est située sur la côte, au sud-est de l’Etang de Berre. D’autres villes françaises sont visibles, dont Lyon, dans la vallée du Rhône, qui coule vers le sud entre le Massif Central et les Alpes, et Toulouse, la fameuse cité aérospatiale, sur la Garonne, fleuve qui coule vers l’ouest entre les Pyrénées et le Massif Central.

    Cette image a été prise le 16 mars 2009 par la caméra Meris (Medium Resolution Imaging Spectrometer) d’Envisat, en mode pleine résolution, qui permet de distinguer des détails de 300 m au niveau du sol.


    Le Midi de la France, vu par Envisat. L’Espagne est en bas à gauche, la Suisse en haut à droite et l’Italie en bas à droite. Crédit Esa

     


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  • Par Jean-Luc Goudet, Futura-Sciences       <script type="text/javascript"></script> Bookmark and Share <script src="http://s7.addthis.com/js/200/addthis_widget.js" type="text/javascript"></script>

    Dans deux météorites célèbres, celle d'Orgueil et celle de Murchison, une équipe de la Nasa a découvert parmi les acides aminés présents un excès de la forme dite gauche. Ce déséquilibre rappelle puissamment une caractéristique énigmatique de ces molécules qui forment les protéines de la vie terrestre, uniquement composées de formes gauches.

    Les biochimistes ont une lancinante énigme à résoudre : l'asymétrie des acides aminés composant les protéines des êtres vivants. Lorsqu'un chimiste synthétise ce genre de molécules, il obtient en même quantité deux formes, qui sont l'image l'une de l'autre dans un miroir, comme une main droite et une main gauche. Cette propriété, qui découle simplement de la forme de la molécule, s'appelle la chiralité. On dit qu'un acide aminé est une molécule chirale et les formes gauche et droite sont des énantiomères. Chimiquement, il n'existe pas de différence de propriétés entre les deux. Il faut en appeler à la physique pour constater que l'une dévie une lumière polarisée vers la gauche et l'autre vers la droite. Les énantiomères sont ainsi soit lévogyres, soit dextrogyres. Le chimiste obtient en général un mélange des deux en quantités égales et qui est dit racémique.

    La vie terrestre, contrairement au chimiste, a fait un choix et son mélange n'est pas du tout racémique. Tous les acides aminés sont lévogyres. La bactérie ou le séquoia, l'amibe ou le chimpanzé, le champignon ou la méduse, la mouche ou l'être humain, la limace ou l'algue bleue, ne connaissent que les acides aminés lévogyres. Et aucun chimiste ne peut donner d'explication...

    L'hypothèse consensuelle est le fait historique. La vie terrestre est née comme ça. Elle est apparue en une seule fois ou du moins dans un milieu prébiotique homogène, et là ne se trouvaient que des acides aminés lévogyres. Mais pourquoi ? Par hasard peut-être ou pour une raison inconnue.

    La clé de l'énigme est-elle astronomique ?

    Depuis longtemps l'idée a été émise que l'explication pourrait se trouver dans l'espace. Un précurseur d'un acide aminé présent dans les protéines, la glycine, a été découvert par spectroscopie dans un nuage interstellaire. En 1969, une météorite est tombée sur le village américain de Murchison. Il s'agissait d'une chondrite carbonée (de type CM) et son analyse a révélé qu'elle contenait quelque 70 acides aminés dont 8 font partie des 20 qui composent les protéines de tous les êtres vivants terrestres. L'analyse a aussi décelé des purines et des pyrimidines, c'est-à-dire des molécules semblables à celles présentes dans l'ARN et l'ADN. Ces briques auraient donc pu servir à une chimie prébiotique.

    Ces composants initiaux étaient-ils lévogyres ? Récemment, une équipe de chimistes de l'Argonne National Laboratory menée par Richard Rosenberg a découvert un mécanisme physique capable de produire dans le milieu interstellaire un mélange non racémique, sous l'action de rayons X et d'un champ magnétique.

    Daniel Glavin et Jason Dworkin, du Goddard Space Flight Center (Nasa) ont abordé le problème sous un autre angle et réexaminé plusieurs météorites, dont celle de Murchison et celle d'Orgueil, tombée en 1864 dans ce village français du Tarn-et-Garonne. Cette dernière est également une chondrite carbonée mais de type CI, considéré comme plus primitif (par rapport à la formation des corps du système solaire).

    L'analyse (par chromatographie) a révélé ce que l'on n'avait pas encore remarqué. L'un des acides aminés, l'isovaline, présente un excès important des formes lévogyres dans deux des météorites, précisément celles de Murchison et d'Orgueil. Ces excès sont respectivement de 18,5% (+/- 2,6) et de 15,2% (+/- 4,0). En revanche, dans deux chondrites de type CR, les plus primitives des météorites étudiées, aucune différence entre les deux énantiomères n'a été observée.

    Pour les auteurs, ces résultats ne peuvent s'expliquer par une longue exposition à des ultraviolets polarisés qui auraient forgé davantage une forme que l'autre. Daniel Glavin et Jason Dworkin estiment que ce déséquilibre a dû se produire durant une longue phase d'altération dans le corps massif dont la destruction a produit ces petits astéroïdes qui ont un jour rencontré la Terre. Selon eux, il est tout à fait possible que notre planète, au début de sa formation et de celle du système solaire, ait reçu de tels acides aminés majoritairement lévogyres. Les mécanismes chimiques à l'origine de la vie (comme la catalyse) auraient alors pu conduire à ne conserver que cette forme. Nous conserverions ainsi en nous, comme tous les êtres vivants de la Terre, la trace d'un phénomène physique qui a eu lieu quelque part autour du Soleil il y a plusieurs milliards d'années.

    Un fragment de la météorite de Murchison et, dans le tube, un peu de matériel qui en a été extrait.  © Argonne National Laboratory/Licence Commons
    Un fragment de la météorite de Murchison et, dans le tube, un peu de matériel qui en a été extrait. © Argonne National Laboratory/Licence Commons
    http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/biologie-3/d/les-premiers-acides-amines-de-la-vie-apportes-par-les-meteorites_18615/#xtor=RSS-8

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