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    8 Wonders of the Solar System, Made Interactive
    What might future explorers of the solar system see? Find out by taking an interactive tour through the eyes of Hugo Award-winning artist Ron Miller. Text and narration by Ed Bell

    Artist Ron Miller takes us on a journey to eight of the most
    breathtaking views that await explorers of our solar system.
    The scale of these natural wonders dwarfs anything Earth has to offer.
    What might we see and feel if we could travel to these distant domains?
    By interpreting data from probes such as NASA's Cassini, which is now
    exploring the Saturnian system, and MESSENGER, which goes into orbit
    around Mercury in March 2011, the artist's eye allows us an early visit
    to these unforgettable locales.

    http://www.scientificamerican.com/article.cfm?id=8-wonders


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  • Une simulation remet en cause notre vision des écoulements qui agitent le noyau liquide de notre planète, où naît le champ magnétique terrestre.

    Guillaume Jacquemont

    Pourquoi la Terre a-t-elle un champ magnétique ? Ce serait dû à un effet dynamo au sein de son noyau liquide, essentiellement constitué de fer et brassé par des mouvements de convection : en effet, dans certaines configurations, les mouvements d'un fluide conducteur engendrent des courants électriques et un champ magnétique qui s'entretiennent mutuellement. On cherche à reconstituer les écoulements à l'origine de cette dynamo terrestre, aussi nommée géodynamo. Takehiro Miyagoshi, de l'Agence japonaise pour les sciences et les technologies de la Terre et de la mer, et ses collègues les ont simulés en utilisant un « fluide numérique » de faible viscosité. Ils ont ainsi mis en évidence des mouvements inattendus au sein du noyau terrestre.

    Un certain consensus régnait depuis quelques années chez les géophysiciens, qui pensaient que la convection s'organisait en colonnes parallèles à l'axe de rotation du noyau. Ce consensus résultait notamment des multiples simulations menées par Ulrich Christensen, de l'Institut Max Planck, en Allemagne, et Julien Aubert, de l'Institut de physique du globe de Paris, qui sont parvenus à recréer des dynamos fluides assez similaires à la géodynamo. En outre, diverses expériences de laboratoire accréditaient cette thèse : Nicolas Gillet et ses collègues de l'Université Joseph Fourier, à Grenoble, ont par exemple observé des colonnes convectives au sein d'une sphère tournante emplie de liquide.

    Les simulations considéraient jusqu'ici des fluides de viscosité supérieure à celle du noyau (qui est approximativement égale à celle de l'eau). Ce paramètre ne semblait cependant pas trop influer sur la forme des écoulements. Les chercheurs japonais ont tout de même examiné ce qui se passe quand on baisse la viscosité du fluide jusqu'aux limites autorisées par les ordinateurs actuels (plus la viscosité est faible, plus la puissance de calcul nécessaire est grande). Et, surprise, les colonnes convectives disparaissent. Plus précisément, la nouvelle simulation prévoit une structure duale : des panaches radiaux partiraient du centre avant d'y retomber, bloqués par des courants longitudinaux qui feraient le tour du noyau dans le sens inverse de sa rotation.

    Ces courants longitudinaux, dits aussi courant zonaux, sont fréquents dans les fluides en rotation. On les observe notamment dans les atmosphères des planètes. Mais on pensait qu'un champ magnétique intense, tel celui créé par la géodynamo à l'intérieur du noyau terrestre, les empêcherait de se former. La simulation des chercheurs japonais constitue donc une double surprise.

    Cette simulation est-elle représentative des phénomènes qui se déroulent dans le noyau ? Personne ne peut le dire aujourd'hui. Les écoulements dépendent d'un certain nombre de paramètres encore mal connus, comme le flux de chaleur à la frontière noyau-manteau et la conductivité thermique du fer dans les conditions thermodynamiques du noyau. En outre, la viscosité et la vitesse de rotation du système simulé sont encore loin de celles du noyau (peu visqueux et rapide), que les ordinateurs actuels sont incapables d'intégrer. Les études à venir nous réservent-elles d'autres rebondissements ?

    Quoi qu'il en soit, les travaux des chercheurs japonais jettent un pavé dans la mare. Il faudra probablement quelques années avant que ne se dégage un nouveau consensus sur les écoulements à l'œuvre dans le noyau terrestre.

    http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/actualite-le-noyau-terrestre-un-ocean-agite-24793.php


    Le noyau terrestre :  un océan agité
    © T. Miyagoshi et al. / Nature 463

    Selon une nouvelle simulation, la convection dans le noyau terrestre s’organiserait en une structure duale, comme le montre cette vue équatoriale : près du centre, des panaches s’élèvent vers l’extérieur (en rouge) avant de retomber (en vert), tandis qu’à la périphérie règnent des courants longitudinaux (en bleu). La boule blanche au centre est la graine solide (le noyau liquide s'étend entre cette graine et le manteau terrestre).

    à voir aussi

    © Delphine Bailly
    La plupart des travaux précédents indiquaient une convection au sein du noyau organisée en colonnes convectives parallèles à l'axe de rotation (les cylindres rose-orangé). Des simulations avaient mis en évidence de tels mouvements et montré qu'ils créaient un champ magnétique dipôlaire assez similaire au champ magnétique terrestre (les lignes de champ sont en bleu). Ce consensus est remis en question.


    T. Miyagoshi et al./ Nature, vol. 463
    La simulation des chercheurs japonais ne révèle aucune colonne convective, mais met en évidence des panaches (en rouge) et des écoulements longitudinaux (en bleu). Les images b et c sont respectivement des agrandissements des régions I et II de l'image a. Les couleurs caractérisent les vitesses, élevées en rouge, intermédiaires en vert et faibles en bleu.

    Pour en savoir plus

    T. Miyagoshi et al., Zonal flow formation in the Earth’s core, Nature, vol. 463, pp. 793-796, 2010.

    Dossier Pour la Science, n°67, « La Terre à cœur ouvert », Avril-Juin 2010 :
    - D. Jault et al., Le moteur de la dynamo terrestre
    - J. Aubert et al., La Terre déboussolée

    L'auteur

    Guillaume Jacquemont est journaliste au magazine Pour la science.

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  • Les serpents voient dans l'infrarouge, ce qui leur permet de détecter leur proie dans l'obscurité. Des chercheurs lèvent le voile sur les mécanismes moléculaires en jeu dans cette perception.

    Émilie Auvrouin

    C'est à la nuit tombée que le crotale du Texas (Crotalus atrox), plus connu sous le nom de serpent à sonnette, part traquer ses proies. Au menu : rongeurs, lézards, grenouilles et parfois petits mammifères, qu'il immobilise puis tue en leur injectant un puissant venin. Le reptile détecte ses proies par la chaleur qu'elles rayonnent en infrarouge. David Julius et ses collègues de l'Université de Californie à San Francisco ont montré comment fonctionne, au niveau moléculaire, le système de perception infrarouge de ce prédateur.

    Qu'ils soient non venimeux, tels les boas ou les pythons, ou venimeux, comme la vipère et le crotale, les serpents détectent leurs proies grâce au rayonnement infrarouge. Les yeux du serpent ne sont pas impliqués, car même quand ils sont masqués, l'animal parvient à détecter ses proies avec la même efficacité. La détection infrarouge fait intervenir des « fossettes sensorielles », de petites cavités situées à l'avant de la tête, sous chacune des narines. Jusqu'à ce jour, les connaissances sur le fonctionnement de ces fossettes étaient très sommaires. Pour en savoir plus, D. Julius et ses collègues ont étudié le crotale du Texas. Un candidat de choix, car sa sensibilité de détection est dix fois supérieure à celle des autres espèces.

    L'intérieur de chaque fossette comporte une mince membrane innervée par des cellules du système somato-sensoriel, celui chargé de détecter les variations de pression et les variations de température. Quand une proie se trouve à proximité, à moins d'un mètre, la chaleur qu'elle dégage sous forme de rayonnement infrarouge réchauffe la membrane. Les chercheurs américains viennent de découvrir que cette chaleur active certains récepteurs – des canaux ioniques – nommés TRPA1, situés sur les cellules nerveuses. Quand la température atteint un seuil de 28 °C, ces canaux s'ouvrent et les cellules nerveuses transmettent alors un signal électrique jusqu'au « tectum optique », au sommet du tronc cérébral. Le cerveau construit alors une image en trois dimensions de la proie, proche de celle que l'on obtient avec une caméra thermique.

    Ces travaux montrent que la localisation de la proie par le serpent n'implique pas la détection de photons infrarouges par des photorécepteurs, mais qu'elle met en jeu une détection thermique par un thermorécepteur, TRPA1. D. Julius et son équipe avaient déjà identifié ce type de récepteurs chez les mammifères. Chez la souris, ils ont montré que TRPA1 permet de détecter des substances irritantes telles que la graine de moutarde ou le raifort (que l'on retrouve dans le wasabi). Contrairement au cas du serpent, les récepteurs TRPA1 des mammifères ne sont pas activés par la chaleur. Ainsi, le récepteur TRPA1 revêt des fonctions différentes suivant l'espèce considérée – une spécialisation qui résulte de l'évolution.

    http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/actualite-comment-le-serpent-detecte-ses-proies-24742.php

    Comment le serpent  détecte ses proies
    © Shutterstock

    Les serpents repèrent leur proie dans l'obscurité grâce à un système de détection infrarouge situé sous les narines. Des chercheurs américains viennent d'identifier les récepteurs impliqués dans la vision infrarouge d'un serpent à sonnette, le crotale du Texas.

    L'auteur

    Émilie Auvrouin est journaliste à Pour la Science.

    Pour en savoir plus

    D. Julius et al., Molecular basis of infrared detection by snakes, Nature, prépublication en ligne, 14 mars 2010.

    à voir aussi

    © Nature
    Sous les narines (flèches noires), le serpent possède des fossettes sensorielles (flèches rouges) qui lui permettent de détecter la chaleur dégagée par ses proies.

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  • Syngnathus scovelli, un petit poisson des mers chaudes, n'hésite pas à sacrifier les œufs dont il a la garde s'il juge leur mère trop maigre.

    Marie-Neige Cordonnier

    Avec une moue de dédain, le père regarda une dernière fois son ventre rond, avant d'en aspirer le contenu. La mère des œufs qu'il renfermait était vraiment trop malingre. Il n'allait tout de même pas s'épuiser à porter, nourrir et choyer la semence de cette pauvresse alors que la femelle de ses rêves, si belle et opulente, pouvait croiser sa route d'un instant à l'autre ! Pour elle, il était prêt à tout. Sans regret, il avalait la progéniture sacrifiée, sentant déjà une nouvelle énergie l'envahir. Oui, il serait le meilleur. Elle n'aurait d'autre choix que de lui confier ses œufs. Et à ceux-là, il donnerait tout...

    Si toute ressemblance avec des personnes ayant existé est purement fortuite, ce scénario constituerait en revanche, selon des biologistes de l'Université Texas A&M, le quotidien des mâles Syngnathus scovelli. Les syngnathes, famille de poissons qui comprend notamment les hippocampes, sont les seuls animaux connus dont le mâle est « enceint ». Celui-ci possède une poche ventrale qui lui permet, pendant la gestation (environ deux semaines), de nourrir et protéger les œufs produits par la femelle. À l'inverse, il peut aussi puiser des ressources dans les œufs qu'il élève : des chercheurs suédois viennent de montrer, chez une espèce voisine des syngnathes, que des acides aminés provenant des œufs peuvent traverser la poche et se retrouver dans les muscles du mâle.

    En étudiant l'incidence d'une première gestation sur une seconde chez 22 mâles Syngnathus scovelli, les chercheurs texans ont observé, d'une part que les mâles préfèrent les grosses femelles et, d'autre part, qu'ils délaissent d'autant plus leur première progéniture que la mère est petite. Dans ce cas, la plupart des œufs ne survivent pas et la gestation est raccourcie ; prêt pour une nouvelle aventure, le mâle s'occupe alors d'autant mieux de sa seconde progéniture que la mère est grosse.

    En revanche, les mâles qui se sont d'emblée accouplés avec une grosse femelle s'occupent très bien de leur première progéniture, au détriment de la seconde. Selon les auteurs, ce contrôle avant et après l'accouplement permettrait au mâle de favoriser son croisement avec les meilleures femelles et la pérennité de leur progéniture.

    Brrr, et ce n'est pas un poisson d'avril...

    http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/actualite-petit-poisson-prefere-les-grosses-24797.php

    Petit poisson  préfère les grosses
    ©Shutterstock/Stephan Kerkhofs

    Un syngnathe mâle de la mer Rouge (genre Corythoichthys). Comme leur cousin Syngnathus scovelli, les mâles Corythoichthys gèrent la gestation des œufs. On distingue ici la poche ventrale du mâle, où la femelle dépose ses œufs lors de l’accouplement.

    Pour en savoir plus

    K. A. Paczolt et A.G. Jones, Post-copulatory sexual selection and sexual conflict in the evolution of male pregnangy, Nature, vol. 464, pp. 401-404, 2010.
    A. Berglund, Pregnant fathers in charge, Nature, vol. 464, pp. 364-365, 2010.
    G. Sagebakken et al., Brooding fathers, not siblings, take up nutrients from embryos, Proc. R. Soc. Lond. B., vol. 277, pp. 971-977, 2010.

    L'auteur

    Marie-Neige Cordonnier est journaliste à Pour la Science.

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  • Plasmodium vivax, un parasite du paludisme surtout présent en Asie et en Amérique du Sud, épargnait auparavant les populations africaines. Ce n'est plus le cas aujourd'hui.

    Bénédicte Salthun-Lassalle

    Le paludisme tue de l'ordre de un million de personnes par an. Il est dû à des parasites unicellulaires appartenant au genre Plasmodium, qui sont transmis à l'homme par les moustiques anophèles. On croyait certaines populations humaines d'origine africaine naturellement résistantes à l'un des parasites, Plasmodium vivax. C'est pourquoi cette espèce, présente en Asie et en Amérique du Sud, est absente d'Afrique où sévit fortement l'espèce P. falciparum. Mais une collaboration de chercheurs malgaches, français et américains vient de montrer que les populations africaines ne sont plus résistantes à P. vivax.

    Les parasites P. falciparum et P. vivax – les deux plus fréquents – ont des cycles de vie complexes; ils évoluent alternativement chez le moustique et chez l'homme, où ils infectent différents types de cellules selon leur stade de développement.

    La maladie est provoquée par le cycle de développement dans les globules rouges, ou hématies, du sang humain : sous une forme appelée mérozoïte, les parasites pénètrent les globules rouges où ils se multiplient. Pour ce faire, P. vivax se lie à une protéine de surface (un récepteur) des globules rouges nommée Duffy. Les populations africaines étant presque toutes de groupe sanguin Duffy-négatif (leurs cellules sanguines sont dépourvues de ce récepteur), elles sont résistantes au parasite P. vivax. Du moins est-ce ce que l'on croyait.

    Le récepteur Duffy des hématies n'est désormais plus indispensable à P. vivax pour infecter les hématies. Les biologistes ont étudié les populations vivant à Madagascar, où des personnes d'origine indonésienne ou asiatique – et donc Duffy-positives – se sont mélangées avec des personnes Duffy-négatives d'origine africaine. Ils ont montré que le parasite est présent dans le corps des personnes Duffy-négatives, chez qui il provoque un accès palustre (fièvre, frissons, sueurs, maux de tête, troubles digestifs et courbatures). En outre, P. vivax a bien été observé dans leurs globules rouges, malgré le fait qu'ils soient dépourvus de récepteurs Duffy.

    Ce parasite a donc trouvé une nouvelle voie d'entrée, qui reste inconnue. Certaines stratégies vaccinales tentent d'empêcher le parasite d'envahir les cellules humaines, et notamment les globules rouges ; le vaccin cible alors l'interaction du récepteur Duffy avec son ligand parasitaire. Cette stratégie pourrait devenir inefficace puisque le parasite semble se fixer à un autre récepteur. Et il est à craindre que P. vivax vienne infecter les populations africaines.

    http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/actualite-un-parasite-du-paludisme-trouve-une-nouvelle-cible-24752.php

    Un parasite du  paludisme trouve une nouvelle cible
    © Shutterstock/Kletr

    Ce moustique anophèle est peut-être infecté par un parasite du paludisme : il s’apprête à le transmettre à l’homme. Les populations africaines étaient jusqu'ici résistantes à l’une des espèces du parasite, P. vivax, mais ce parasite est parvenu à déjouer cette résistance.

    L'auteur

    Bénédicte Salthun-Lassalle est journaliste à Pour la Science.

    Pour en savoir plus

    Claire Panosian Dunavan, La lutte contre le paludisme, Pour la Science n° 343, mai 2006

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