• http://www2.cnrs.fr/presse/communique/2173.htm

     

    Des insectes à 3 paires d'ailes

    Au cours des 250 millions d'années d'évolution des insectes, jamais on n'avait vu apparaître de nouvelles ailes. Des transformations, oui. Des pertes, oui. Mais pas d'ajout. Une équipe de l'Institut de biologie du développement de Marseille-Luminy (CNRS/Université Aix-Marseille 2) vient de briser ce dogme en apportant les preuves que le casque exubérant des membracides, un groupe d'insectes cousin des cigales, est en fait une troisième paire d'ailes profondément modifiée. Cette découverte est publiée dans la revue Nature du 5 mai 2011 dont elle fait la couverture.

    Les membracides (1) sont un groupe d'insectes cousin des cigales, dont les espèces rivalisent d'originalité dans leurs formes, leurs textures et leurs couleurs. Cette diversité est largement conférée par une structure surprenante, recouvrant en grande partie leurs corps : un casque. Celui-ci ressemble parfois à une fourmi en posture d'attaque, d'autres fois à une déjection d'oiseau, à une feuille morte, à une épine... Avant que l'équipe de Nicolas Gompel et Benjamin Prud'homme, tous deux chercheurs CNRS, ne les observe au microscope électronique, l'origine évolutive de cette structure était encore controversée. 

    Contrairement à la corne du scarabée rhinocéros, le casque des membracides n'est pas une simple excroissance de la cuticule (2), mais un appendice dorsal attaché de chaque côté du thorax par une articulation, avec des muscles et de la membrane flexible qui lui permettent d'être mobile. Ces observations anatomiques ont été confirmées par les chercheurs au niveau génétique : les mêmes gènes interviennent pour le développement du casque et des ailes. Les membracides seraient donc des insectes à trois paires d'ailes, dont l'une est profondément modifiée, méconnaissable.

    Cette découverte est le premier exemple d'un changement du plan d'organisation des insectes par l'ajout d'une nouveauté évolutive. Ce plan se définit par un corps divisé en trois parties (tête, thorax et abdomen), une paire d'antennes, trois paires de pattes et, le plus souvent, deux paires d'ailes, toujours présentes sur le deuxième et le troisième segment du thorax. Mais, il existe des variations autour de ce plan général. Chez les mouches et les moustiques, par exemple, les ailes postérieures sont réduites à de petits ballons appelés balanciers. Chez les coléoptères (coccinelles, scarabées, hannetons...), la première paire est transformée en élytres, ces ''ailes'' dures et souvent colorées qui protègent les ailes postérieures. Chez certains insectes, les ailes ont même totalement disparu. C'est le cas pour les puces ou les poux au mode de vie parasite, ou pour les punaises rouges, communément appelées Gendarmes. 

    Comment une nouvelle paire d'ailes a-t-elle pu apparaître chez les membracides ? « Chez les insectes, la formation des ailes est normalement réprimée sur tous les segments par les gènes Hox, sauf sur le deuxième et le troisième segment thoracique. » explique Nicolas Gompel. Le gène Hox qui intervient dans le premier segment du thorax, ne serait-il pas exprimé chez les membracides ? Non, la protéine Hox, le produit du gène, est bien détectée dans le casque en formation. Ce gène serait-il inactif ? Là encore la réponse est non : son injection chez la drosophile inhibe bien la formation des ailes. « Nous sommes confrontés à un paradoxe : un gène Hox qui est capable de réprimer la formation des ailes mais qui ne la réprime pas. Nous pensons que les changements évolutifs touchent plutôt le programme génétique de formation des ailes ; ces gènes seraient devenus insensibles à la répression par le gène Hox », précise Nicolas Gompel. Ces résultats vont également à l'encontre de l'idée selon laquelle le plan du corps est uniquement régi par les gènes Hox.  En effet, le gène Hox n'a pas changé alors que le plan du corps, lui, a évolué.

    Depuis son apparition, il y a environ 40 millions d'années, le casque des membracides s'est totalement dédouané des contraintes structurelles liées au vol. « C'est une aile qui n'en n'est plus une, en somme. Libéré de sa fonction pour le vol, cette aile a pu diversifier sa forme et sa texture sans modération dans ce groupe d'insectes.», conclut Benjamin Prud'homme. 

    Photo_Insectes

    © CNRS / Nicolas Gompel

    Le casque des Membracidae adopte les formes les plus variées parmi les espèces du groupe.




    Notes :

    (1) Les membracides ou Membracidae sont un groupe d'insectes cousin des cigales. En France, il n'en existe que 4 espèces. Ils sont par contre des milliers à se cacher dans les forêts tropicales d'Amérique du Sud et d'Asie. Leur casque leur permettrait de se camoufler, de faire peur... et ainsi de les soustraire à leurs prédateurs.
    (2) La cuticule est le squelette des insectes. C'est un squelette externe, une carapace qui leur permet de limiter les pertes d'eau en milieu aérien.

    Références :

    Body plan innovation in treehoppers through the evolution of an extra wing-like appendage. Benjamin Prud'homme, Caroline Minervino, Mélanie Hocine, Jessica D. Cande, Aïcha Aouane, Heloïse D. Dufour, Victoria A. Kassner & Nicolas Gompel. Nature, 5 mai 2011. 

    http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/actualite-les-premiers-insectes-a-six-ailes-26985.php

    Les premiers insectes à six ailes !

    Le casque des membracides, des cousins des cigales, n'est pas une excroissance du thorax, mais une troisième paire d'ailes notablement modifiées.

    Loïc Mangin

    Combien d'ailes a une coccinelle ? Quatre ! Deux sont effectivement utilisées pour le vol et deux autres sont transformées en élytres rigides qui protègent les deux premières lorsqu'elles sont repliées (la coque rouge à points noirs). En cela, la coccinelle est conforme au plan général d'organisation des insectes : trois parties (tête, thorax et abdomen), deux antennes, six pattes et deux paires d'ailes au plus, parfois modifiées (balanciers chez les mouches), voire éliminées (chez les puces et les poux). On imaginait ce schéma incontournable. Ce n'est pas le cas. Nicolas Gompel et Benjamin Prud'homme, de l'Institut de biologie du développement de Marseille-Luminy (CNRS/Université d'Aix-Marseille 2) ont montré, avec leurs collègues, que les membracides, des cousins de la cigale, ont trois paires d'ailes ! Les appendices supplémentaires sont notablement transformés et constituent des casques aux rôles variés et aux formes exubérantes.

    Les membracides sont des insectes suceurs de sèves que l'on trouve surtout en Amérique du Sud, mais aussi sur les autres continents. On connaît par exemple quatre espèces européennes. Ces animaux se distinguent par des casques qui évoquent, selon les espèces, des feuilles mortes, des épines, des déjections d'oiseaux, des fourmis en posture d'attaque, des guêpes... À cette diversité morphologique correspond autant de rôles possibles : intimidation des prédateurs, camouflage, etc. Quelle est l'origine évolutive de cette structure ?

    En se fondant sur l'exemple des scarabées rhinocéros, les entomologistes voyaient dans le casque une excroissance du pronotum, le premier segment du thorax. Cependant, un examen minutieux a révélé qu'il est relié au corps par des articulations complexes (un assemblage de cuticule flexible et rigide), une de chaque côté de l'animal. Or ce type de configuration est semblable à celle qui relient les ailes aux deuxième et troisième segments du thorax. Le casque serait donc une troisième paire d'ailes : une innovation évolutive inédite !

    Des analyses du développement des nymphes ont montré que le casque croît à partir de deux ébauches latérales qui se rejoignent ensuite et fusionnent au-dessus du dos. Des détails anatomiques, tel un réseau de veines (comparable à celui que l'on distingue sur une aile de mouche) couvrant l'ensemble font du casque l'homologue des ailes.

    Cette homologie se retrouve dans le programme génétique qui préside à la formation des ailes et du casque. En effet, les biologistes ont mis en évidence dans le développement du casque plusieurs gènes, tel Nubin,Distal-less et Homothorax, connus pour participer spécifiquement au développement de l'aile.

    Ces résultats génétiques et anatomiques font bien du casque une troisième paire d'aile. Pour expliquer cette modification du plan général des insectes, on doit remonter à l'origine de ces animaux. Selon les archives fossiles, les premiers insectes, datés de 350 millions d'années, avaient des ailes ou des appendices apparentés sur tous leurs segments. Puis, ces organes ont été restreints aux seuls deuxième et troisième segments du thorax. Cette évolution résulte de l'activité de gènes dits Hox qui répriment la formation d'ailes dans tous les segments exceptés deux. En particulier, le gène Src empêche le développement des ailes dans le premier segment du thorax. Chez les membracides, cette inhibition ne fonctionnerait plus (le gène Src est actif, mais les gènes en aval n'y seraient plus sensibles) et aurait autorisé le développement du casque, il y a 40 millions d'années. Non assujetti au vol (les autres ailes y pourvoient), il a été « libre » d'évoluer sans contrainte, ce qui explique l'exubérance des casques observés aujourd'hui.

    © tsr
    © tsr

    Les membracides se distinguent par des casques aux formes variées et étonnantes.

    À VOIR AUSSI

    © N. Gompel.
    © N. Gompel.

    Un échantillon de la diversité des membracides.

    © N. Gompel <i>et al</i>.
    © N. Gompel et al.

    Au cours de l’évolution, la répression du développement des ailes par le gène Src a été modifiée. Inexistante au départ (1 et 2, tous les segments sont dotés d’appendices), elle a ensuite conduit aux insectes actuels chez qui elle s’exerce partout sauf dans les deuxième (T2) et troisième (T3) segments du thorax (3), qui portent chacun une paire d’aile. Cette inhibition a disparu du premier segment (T1) chez les membracides (4).

    POUR EN SAVOIR PLUS

    B. Prud’homme et al., Body plan innovation in treehoppers through the evolution of an extra wing-like appendage, Nature, vol. 473, pp. 83-86, 2011.

    Voir aussi le port-folio : L’exubérance des membracides.

    L'AUTEUR

    Loïc Mangin est rédacteur en chef adjoint à Pour la Science

     


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  • http://www.newscientist.com/blogs/shortsharpscience/2011/05/charles-darwin-may-have-sacrif.html

    Joel Shurkin, contributor

    darwin.jpg

    (Image: C.WisHisSoc/Everett/Rex)

    Charles Darwin may have paid dearly for his legendary voyage on the HMS Beagle. He sacrificed his health. 

    Darwin experienced abdominal pain, waves of violent vomiting and skin eruptions in his life after the voyage. What caused his great discomfort has been a topic of discussion in medical circles for more than 100 years, but a modern diagnostician thinks he has the answer. 

    The University of Maryland School of Medicine in Baltimore and the Veterans Administration Maryland Health Care System hold a Historical Clinicopathological Conference each year that employs modern diagnostic knowledge in an attempt to unravel disorders of the famous deceased. Darwin was the focus of attention of this year's conference, held at the tail end of last week. 

    Sidney Cohen, director of research at the Jefferson Medical College in Philadelphia and an attendee at the event, says Darwin may have suffered from three ailments: cyclic vomiting syndromeChagas disease, and Helicobacter pylori, or peptic ulcers

    All three of the diseases would be treatable today. 

    Darwin died in 1882 and none of the diagnostic techniques used today existed. Cohen could only guess at his ailments from historic records of his symptoms. 

    Darwin was generally healthy before his 5-year voyage on the Beagle - although he was seasick for most of his time at sea. The voyage took him to South America, across the Pacificvia the Galapagos Islands, and to Africa. About a year after returning to England he began falling ill. 

    During the worst periods of his illness, he threw up after every meal, especially after breakfast. He went through debilitating cycles the rest of his life - although he lived to the ripe old age of 73. 

    Cohen said he thinks Darwin picked up Chagas disease, a parasitic infection, from a documented insect bite in Argentina, where the parasite is endemic. It is now treated with the drugs benznidazole and nifurtimox. Darwin may also have picked up H. pylori on the voyage. 

    No one knows what triggered the vomiting syndrome, but stress is often a causative factor - so even that might have been linked to the disorders Darwin gained during the voyage. It perhaps would have disappeared if the other ailments had been treated, says Cohen. 

    The case has a sad irony to it. Although Darwin was the son and grandson of physicians, the most eminent doctors of the day were flummoxed by his symptoms. They produced more than two-dozen different diagnoses, including schizophrenia. They tried everything to help, including arsenic, hydrotherapy, aloes, strychnine and codeine - some of which worked temporarily. 

    Darwin otherwise led an idyllic life. He was one of the most famous people in the world and a wealthy man. He was a member of one of England's great families, the Darwin-Wedgwoods, which even to this day, has produced a remarkable collection of scientists and artists. 

    "He was a good man with bad symptoms," Cohen said. 

    And what eventually killed Darwin, in his early 70s? Cohen says heart disease was to blame. But even this may have been caused in part by the Chagas infection - suggesting that a voyage that had such a profound impact on Darwin's life may ultimately have led to his death.

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  • http://www.nature.com/news/2011/110506/full/news.2011.275.html

    Nuclear power plants cleared of leukaemia link

    Investigation of cancer clusters should turn to non-radiation causes, say British researchers.

    Les enquêtes sur des groupes de cas de cancers devrait se tourner vers des causes non-radioactives, les centrales nucléaires seraitent donc libérées d'un lien avec la leucémie

    Nuclear power plantDoes proximity to nuclear power plants raise leukaemia risk? COMARE says no.Venture Media Group/Aurora Photos/Corbis

    Living close to a nuclear power station does not increase a child's risk of developing leukaemia, according to one of the most detailed studies of the issue to date.

    The latest report from the UK's Committee on Medical Aspects of Radiation in the Environment (COMARE), published today, calls into question the findings of an influential study in Germany which claimed that clusters of leukaemia cases were more likely to be found near nuclear plants.

    Alex Elliott, chair of COMARE and a clinical physicist at the University of Glasgow, UK, says that researchers should now look for other causes of these leukaemia clusters.

    Nuclear sites have long been plagued by allegations that they release sufficient low-level radiation to raise the risk of childhood cancers. Despite sparse evidence to support the hypothesis, public concerns have persisted.

    The latest report from COMARE looks specifically at the incidence of this cancer in children under the age of 5 living near 13 of the UK's nuclear power plants. It found "no significant association", says Elliott.

    Roughly 500 children in the United Kingdom are diagnosed with leukaemia in any given year, and over the entire study period of 35 years there were only 20 cases in children under 5 years of age within 5 kilometres of a power plant. "It's something that's very difficult to study statistically," admits Elliott.

    As the numbers involved in this are tiny, it is possible that there could be an effect too small to measure, but this effect would itself be tiny in consequence, the authors say.

    The COMARE report contrasts with a German study called Kinderkrebs in der Umgebung von Kernkraftwerken (KiKK; Childhood cancer in the vicinity of nuclear power plants). In 2008, the KiKK team reported1that living within 5 kilometres of a nuclear power plant in Germany roughly doubled the risk of childhood leukaemia.

    COMARE's latest report includes a critique of the KiKK study, pointing out that it did not fully assess confounding factors other than radiation, which may have been partly responsible for the association. In leukaemia, Elliott notes, there are known to be correlations between the disease and socioeconomic status and population density, for example. COMARE attempted to compensate for these and other issues, but the KiKK study did not. "If there was an effect like the KiKK study [in the UK] we would have found it and we didn't," says Elliott. Nature was unable to obtain comment from the KiKK team.

    Cluster causes

    The COMARE report also looked at leukaemia cases at several sites that had been proposed as locations for nuclear power plants that were never actually built. There was a small increase in childhood leukaemia cases within 5 kilometres of one of the proposed power plants, which may highlight the dangers of apparently statistically robust results occurring by chance when dealing with such rare diseases. Or, the report notes, it could mean that sites suitable for nuclear power plants have some characteristic which can also increase the risk of leukaemia.

    Not everyone is convinced that the COMARE report settles the issue. Steve Wing, an epidemiologist at the University of North Carolina at Chapel Hill, says that studies to date have not been properly designed to detect any effect from the very low radiation doses that people living near nuclear plants may be exposed to. But a US team is now preparing to update a 1990 study on the link between nuclear power stations and cancer cases at the request of the US Nuclear Regulatory Commission (see 'US radiation study sparks debate'). Wing suggests that the US study could provide a more effective analysis by assessing the radiation doses that are received in utero and in early childhood by those living close to nuclear plants2.

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    Others say there are alternative explanations for leukaemia clusters, such as the possibility of an infectious agent being responsible for triggering leukaemia.

    Leo Kinlen, an epidemiologist based at the University of Oxford, UK, has long argued that sites such as nuclear power stations and military bases may be more likely to host leukaemia clusters because of the relatively high population turnover in those areas. Population mixing would increase people's exposure to novel viruses to which they had no immunity, potentially raising the risk of related illnesses, he says.

    Mel Greaves, team leader in the biology of childhood leukaemia at the Institute of Cancer Research in Sutton, UK, instead suggests that the cases may arise from an abnormal immune response to common infections, rather than a specific virus. "I think the consensus view is that it's something to do with timing of exposure to infection," he says. 

    • References

      1. Kaatsch, P. et al. Int. J. Cancer 1220, 721-726 (2008).
      2. Wing, S., Richardson, D. & Hoffmann, W. Environ. Health Perspect.119, 1-5 (2011). | PubMed |

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  • http://www.nature.com/news/2011/110508/full/news.2011.272.html

    Ancient marsupials played possum in packs

    Fossils suggest that the solitary nature of modern marsupials is not inherited from their ancestors.

     

    playing possumThese fossils suggest that some ancient marsupials lived in groups, unlike their modern relatives.Picture © Lemzaouda/MNHN; reconstitution © Fernandez/MNHN

    Modern mammals often live in groups, but most marsupials are solitary. With no fossil evidence to suggest that the animals have ever behaved otherwise, palaeontologists have long assumed that marsupials have been loners throughout their evolutionary history. This notion is now being overturned by the analysis of a fossil site containing many marsupials that seem to have been living together.

    The site, in the Tiupampa locality of Bolivia, contains 35 specimens ofPucadelphys andinus, a primitive opossum from the early Palaeocene Epoch (64 million years ago).

    Teeth are usually all that palaeontologists can find of ancient mammals, because dentition is built to endure punishment, and fossilizes well. However, 22 of the 35 specimens at the Bolivian site consist of teeth, skulls and body skeletons in near-perfect shape.

    Sandrine Ladevèze, a palaeontologist at the Royal Belgian Institute of Natural Sciences in Brussels, and her colleagues publish an analysis of the specimens today in Nature1.

    "To find a sample of this quality is almost unheard of," says Richard Cifelli, a palaeontologist at the University of Oklahoma in Norman.

    Full house

    But it is not the condition, but the placement of the specimens at the fossil site that intrigued Ladevèze.

    She and her team report that the marsupial specimens are fossilized in two clusters, neither covering an area larger than one square metre, with 12 nestled together at one location and 23 at another, just 3 metres away.

    Natural forces such as the flow of river water could have brought these specimens together after they died, but Ladevèze considers this unlikely, because skeletons that are moved after death are rarely found in such good condition. Instead, Ladevèze proposes that the marsupials were living together in two burrows when some sort of disaster, such as a flash flood, buried them alive.

    "Sociality of this sort has been seen in fossils of other groups before [such as dinosaurs], but this is the earliest example of social gathering in marsupials that we have ever seen," says Zhe-Xi Luo, a palaeontologist at the Carnegie Museum of Natural History in Pittsburgh, Pennsylvania.

    The composition of the social groups inside the two burrows is very different from that seen in opossums today. Only a very few modern opossums will live in one territorial area, yet the morphology of the Bolivian specimens suggests that there were at least 6 adult males — identified by their large canines and long skulls — 12 adult females, 4 sub-adults and one immature individual present at the site.

    "That such a mix of marsupials lived together hints that their modern solitary lifestyle was not present 64 million years ago," says Ladevèze.

    "The team's ability to identify these fossils as males, females and juveniles of the same species is just fabulous. Had I found these fossils as isolated specimens, I shudder to think how many species I would have classified them as," says Cifelli.

    Dead end

    However, Marcelo Sánchez, a palaeontologist at the University of Zurich in Switzerland, questions whether the Bolivian find is indicative of general marsupial behaviour during the Palaeocene.

    "It is possible that the gregariousness seen in these early marsupials was an evolutionary 'experiment' on a line which is not ancestral to living marsupials, and solitary behaviour was the ancient condition," he says.

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    Regardless of whether sociality was rampant among other species, it clearly applied to these Bolivian opossums. Yet what drove this urge to live in groups is a mystery.

    Ladevèze initially speculated that a need for warmth might have drawn the animals together. Indeed, some typically solitary marsupials in South Australia snuggle together in groups of up to 40 to stay warm when temperatures fall in winter. But since the climate of ancient Bolivia was mainly tropical, she concluded this was unlikely.

    Christian de Muizon, a palaeontologist at the Natural History Museum in Paris and a co-author of the paper, has another interpretation. "Marsupials were at this time radiating across South America. Gregarious behaviour may have made settlement in new regions and in new environments easier, favouring reproduction and parental care. Once populations became established, the gregariousness no longer proved as useful and was lost over time. Of course, we need many more fossil finds to prove this correct." 

    • References

      1. Ladevèze, S. , de Muizon, C. , Beck, R. M. D. , Germain, D. &Cespedes-Paz, R. Nature doi:10.1038/nature09987 (2011).

    http://www2.cnrs.fr/presse/communique/2178.htm

    Paris, 9 mai 2011

    Vivre et mourir ensemble il y a 64 millions d'années :

    Il est très difficile d'avoir des informations sur le mode de vie et le comportement social des mammifères fossiles. Pourtant, des fouilles entreprises depuis plusieurs années dans les Andes centrales en Bolivie par une équipe regroupant des chercheurs du Muséum national d'Histoire naturelle, du CNRS et du Museo de Historia natural Alcide d'Orbigny de Cochabamba ont permis d'exhumer plusieurs dizaines de crânes et squelettes de petits mammifères provenant du site de Tiupampa en Bolivie. Une étude de ces restes, publiée cette semaine dans la revue Nature, met en évidence le plus ancien cas de comportement social chez les mammifères.

    De nos jours, de très nombreux mammifères ont un mode de vie grégaire. Toutefois, certains, comme la plupart des marsupiaux (un groupe auquel appartiennent opossums, koalas ou kangourous…), sont strictement solitaires. En revanche, on ne sait à peu près rien du comportement social des mammifères fossiles car il est rarissime que soit conservé un nombre important d'individus pouvant attester d'une vie communautaire. Les deux seuls cas connus sont relativement récents à l'échelle géologique (15 millions d'années) et ne renseignent pas sur l'ancienneté de ce comportement. 
    La découverte en Bolivie d'une population de petits marsupiaux (Pucadelphys andinus) datant du Tertiaire ancien (64 millions d'années) démontre que le mode de vie grégaire est apparu très anciennement chez les mammifères et pourrait représenter un caractère ancestral.

    Une préservation exceptionnelle
    La très grande majorité des marsupiaux fossiles anciens sont représentés par des dents isolées ou, au mieux, par des fragments de mâchoires. Les crânes ou squelettes sont extrêmement rares et toujours isolés. Dans ce contexte, la mise au jour de plusieurs dizaines de crânes et squelettes appartenant à 35 individus de Pucadelphys andinus, parfois remarquablement complets, découverts sur quelques m2 constitue un événement majeur dans la connaissance de l'histoire des mammifères et de leur vie sociale. 

    Vie sociale et dimorphisme sexuel
    Cette découverte apporte la preuve que, contrairement à leurs représentants actuels, les marsupiaux du début de l'ère tertiaire vivaient en groupe. L'espèce Pucadelphys andinus (de petite taille) présentait un fort dimorphisme sexuel, les mâles ayant un crâne plus grand et plus long, une crête occipitale plus développée et surtout des canines beaucoup plus grandes que celles des femelles. 

    Parmi les 22 squelettes et crânes les mieux conservés, les scientifiques ont pu dénombrer 6 mâles, 12 femelles et 4 sub-adultes (pour lesquels le sexe n'est pas décelable). L'association d'un aussi grand nombre d'individus sur quelques m2 ainsi que ce dimorphisme sexuel marqué sont une indication de mœurs grégaires, de compétition entre mâles et de polygynie (un mâle fécondant plusieurs femelles). De plus, le probable climat tropical qui était celui de la Bolivie il y a 64 millions d'années semblerait indiquer que la reproduction de Pucadelphys andinus n'était pas saisonnière comme cela est le cas pour les faunes des régions tempérées ou froides.

    Ces marsupiaux vivaient sur les rives d'un grand fleuve tropical et ont sans doute été surpris par une crue soudaine. Leurs cadavres se sont fossilisés sur place car les restes découverts sont trop bien conservés pour avoir été transportés. Ces 35 individus ont donc vécu et sont morts ensemble.

    Les fossiles boliviens nous fournissent le plus ancien cas connu de comportement social chez les mammifères et permettent de lever une partie du voile sur leur mode de vie au tout début de l'ère tertiaire aussi appelée "l'ère des mammifères".


    Références :

    Sandrine Ladevèze, Christian de Muizon, Robin M. D. Beck, Damien Germain and Ricardo Cespedes-Paz. Earliest evidence of mammalian social behaviour in the basal Tertiary of Bolivia. DOI: 10.1038/nature09987, Nature, 8 mai 2011


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  • logiciel de simulation d'expériences de sections-stimulations sur le chat : Myo.exe (exp de Sherrington cf manuel p 130) : http://www.ac-nice.fr/svt/productions/fiche.php?numero=25

    → schématiser l'expérience puis conclure sur le rôle du cerveau, de la moelle, des nerfs sensitifs et moteurs

    => muscles antagonistes, rôle de la moelle épinière

    logiciel de simulation d'expériences de sections-stimulations sur la grenouille : fexion.exe : http://www.ac-nice.fr/svt/productions/fiche.php?numero=26

    schématiser la grenouille avec les nerfs sensitifs et moteurs, les centres nerveux, le recepteur et l'effecteur du réflexe considéré

    =>  neurones sensitif afférents,  motoneurones = nerf moteur efférent

    logiciels de simulation d'expériences sur blatte & crapaud : blatte.exe : http://pedagogie.ac-amiens.fr/svt/info/logiciels/explorsn/blatte/index.htm

    => démarche expérimentale, chaine réflexe, stimulus-réponse, exp sections-stimulations, exp ethologique


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