• vaccination contre A(H1N1)

    ENTRETIEN | 24.08.2009 | 17h00

    "Nous testons des stratégies de vaccination contre A(H1N1)"

    Les modèles peuvent-ils nous aider à prévoir l’évolution de la grippe A(H1N1) à court et à long termes, voire à guider la politique vaccinale ? La réponse d’Antoine Flahault.

    LA RECHERCHE : La pandémie de grippe préoccupe la planète. Et certains soutiennent qu’il vaut mieux attraper le virus A(H1N1) au plus vite car, par la suite, il pourrait devenir plus virulent. Qu’en pensez-vous ?

    ANTOINE FLAHAULT : Qu’il n’y a pas de données pour conforter ce point de vue. De même qu’il n’est pas fondé de dire, comme on l’a parfois entendu, que cette grippe A(H1N1) n’est pas très virulente.

    Il y a néanmoins un débat sur le nombre de personnes infectées…

    A.F. En effet, plusieurs phénomènes peuvent conduire à sous-estimer la prévalence de la grippe A(H1N1). Tout d’abord, le virus entraîne environ une fois sur deux une forme de grippe avec peu de symptômes, sinon aucun. Tout au long de votre infection, vous pouvez donc ignorer que vous êtes infecté et donc contagieux. Autre souci : certaines personnes infectées échappent au système de surveillance parce qu’elles ne vont pas consulter, ou parce que le médecin ne va pas juger opportun de faire un diagnostic ou parce qu’on ne lui en aura pas donné les moyens…

    Estimer la prévalence du virus A(H1N1) à un instant « t » est donc impossible ?

    A.F. Non, pas tout à fait. On peut l’évaluer en lançant des études de séroprévalence, notamment grâce à des collectes de sang. Elles consistent à déceler dans un échantillon représentatif de la population les personnes qui possèdent des anticorps contre le virus. Si elles ont ces anticorps, c’est qu’elles ont rencontré le virus. Mais la technique est un peu lourde : les kits qui détectent l’inhibition de l’hémaglutinine, protéine de l’enveloppe du virus, ne sont pas encore commercialisés, et les tests associés ne sont pas automatisés. Des études plutôt rares, réservées à certains laboratoires de recherche, que nous mettrons en oeuvre cet automne à l’EHESP. En amont de la détection, vous travaillez sur des modèles pour prévenir et prévoir l’évolution de la maladie.

    Depuis quand les épidémiologistes utilisent-ils ces outils mathématiques pour la grippe ?

    A.F. Dès 1924, des chercheurs comme Soper, Kermack et McKendrick ont élaboré une méthode toujours valide. À l’époque, on cherchait à expliquer pourquoi la grande pandémie de grippe espagnole de 1918 n’avait pas infecté toute la population… On a alors bâti des modèles dits « SIR », où interviennent différents paramètres....Découvrez l’intégralité de cet article dans le numéro 433 de La Recherche nouvelle formule, en vente dès le 27 août

    Propos recueillis par Sylvie Gruszow

    http://www.larecherche.fr/content/actualite/article?id=26016


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