• Un réseau social dans le cerveau

    Sebastien Bohler

    Un centre cérébral « emmagasinerait » nos contacts sociaux : telle est la conclusion d'une étude de l'Université de Boston qui a établi un lien entre le nombre de contacts sociaux d'une personne et la taille de son amygdale cérébrale. Cette aire cérébrale joue un rôle prépondérant dans le traitement des émotions et présente de multiples connexions avec le reste du cerveau. Kevin Brickart, Lisa Barrett et leurs collègues ont montré que plus une personne a de connaissances, réparties en cercles sociaux distincts (travail, sport, famille, etc.), plus son amygdale est volumineuse.

    Selon les auteurs de cette étude, des différences biologiques innées existent quant à la taille de l'amygdale, notamment en raison de facteurs génétiques. Certains individus seraient ainsi plus portés que d'autres à établir des réseaux sociaux vastes et complexes. En retour, l'activité sociale entretenue dans ces réseaux pourrait faire grossir leur amygdale.

    L'amygdale est depuis longtemps identifiée comme une plaque tournante des émotions, et cette étude révèle que l'activité sociale représente une tâche importante de gestion émotionnelle pour le cerveau, à la fois pour identifier le ressenti des autres, contrôler ses propres réactions, se mettre à la place de ses amis, négocier, etc. Une autre étude est en cours pour savoir si une telle relation existe aussi pour les réseaux sociaux sur Internet.

    Selon L. Barrett, de tels réseaux virtuels n'ont sans doute pas de connexion aussi étroite avec le cerveau. Les relations de la vie réelle comportent davantage de stimulations et font intervenir des mécanismes d'empathie qu'on ne retrouve pas dans le rapport électronique aux autres. Les résultats de ces études permettront de savoir dans quelle mesure l'homme est ou non un être « électroniquement social ».

     http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/actualite-un-reseau-social-dans-le-cerveau-26627.php

    © Jean-Michel Thiriet
    © Jean-Michel Thiriet

    POUR EN SAVOIR PLUS

    K. Brickart et al., Nature Neuroscience.

    L'AUTEUR

    Sébastien Bohler est journaliste àCerveau&Psycho

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