• Réfléchir sans y penser : des arguments pour rêver

     

    Rêvasser nous permettrait de résoudre des tâches cognitives complexes sans que nous y pensions : le cerveau est alors très actif. 
    Bénédicte Salthun-Lassalle

    « Rêvasser », c'est-à-dire laisser son esprit vagabonder quand on est éveillé, stimule l'activité du cerveau, ce qui permettrait de résoudre des problèmes complexes. C'est ce que montrent Kalina Christoff, du Département de psychologie de l'Université British Columbia à Vancouver, et ses collègues. Ils réhabilitent ainsi l'image de l'enfant ou du savant distrait et rêveur.

    Les psychologues ont placé 15 étudiants dans des appareils d'imagerie fonctionnelle par résonance magnétique et ils ont enregistré l'activité de leur cerveau lors de différents exercices. Soit ils devaient réaliser une tâche simple, devenant rapidement automatique – par exemple appuyer sur un bouton –, soit on les laissait rêvasser.

    Dans le cerveau, deux réseaux cognitifs se partagent les tâches ; le premier, dit réseau par défaut, gère les actes de routine, tels marcher ou appuyer sur un bouton. Il serait en permanence activé quand on est éveillé. Le second, le réseau exécutif, aide à la résolution de problèmes plus complexes, tels que parler, préparer un entretien d'embauche ou résoudre un problème de mathématiques. Il s'active seulement quand c'est nécessaire et se situe dans les aires cérébrales frontales. En général, les deux systèmes ne sont pas activés en même temps.

    Les psychologues canadiens ont montré que le réseau par défaut est toujours stimulé quand les participants laissent leur esprit vagabonder, et, plus étonnant, que le réseau exécutif s'active aussi fortement quand les sujets rêvassent. Autrement dit, en vagabondant, le cerveau réfléchirait davantage, ce qui permettrait au sujet de trouver des solutions à des questions complexes même s'il n'y pense pas à ce moment-là !

    À l'instar de certaines phases du sommeil qui consolident des souvenirs ou aident à comprendre un problème, laisser son esprit vagabonder serait utile. Un enfant ne rêvasse pas... il réfléchit. Laissons-lui du temps pour cette activité aujourd'hui réhabilitée en évitant de le surcharger d'activités extrascolaires. 

    Experience sampling during fMRI reveals default network and executive system contributions to mind wandering

    1. Kalina Christoffa,1
    2. Alan M. Gordonb
    3. Jonathan Smallwoodc
    4. Rachelle Smitha and 
    5. Jonathan W. Schoolerc

    +Author Affiliations

    1. aDepartment of Psychology, University of British Columbia, Vancouver, BC, Canada V6Z 2R8;
    2. bDepartment of Psychology, Stanford University, CA 94305; and
    3. cDepartment of Psychology, University of California, Santa Barbara, CA 93106
    1. Edited by Michael I. Posner, University of Oregon, Eugene, OR, and approved March 27, 2009 (received for review February 9, 2009)

    Abstract

    Although mind wandering occupies a large proportion of our waking life, its neural basis and relation to ongoing behavior remain controversial. We report an fMRI study that used experience sampling to provide an online measure of mind wandering during a concurrent task. Analyses focused on the interval of time immediately preceding experience sampling probes demonstrate activation of default network regions during mind wandering, a finding consistent with theoretical accounts of default network functions. Activation in medial prefrontal default network regions was observed both in association with subjective self-reports of mind wandering and an independent behavioral measure (performance errors on the concurrent task). In addition to default network activation, mind wandering was associated with executive network recruitment, a finding predicted by behavioral theories of off-task thought and its relation to executive resources. Finally, neural recruitment in both default and executive network regions was strongest when subjects were unaware of their own mind wandering, suggesting that mind wandering is most pronounced when it lacks meta-awareness. The observed parallel recruitment of executive and default network regions—two brain systems that so far have been assumed to work in opposition—suggests that mind wandering may evoke a unique mental state that may allow otherwise opposing networks to work in cooperation. The ability of this study to reveal a number of crucial aspects of the neural recruitment associated with mind wandering underscores the value of combining subjective self-reports with online measures of brain function for advancing our understanding of the neurophenomenology of subjective experience.

     

    http://www.pnas.org/content/106/21/8719.abstract

     


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