• La Cour suprême des Etats-Unis valide l'interdiction d'une méthode d'avortement

    Pour la première fois depuis l'autorisation de l'interruption volontaire de grossesse en 1973, la Cour suprême des Etats-Unis effectue, mercredi 18 avril, un premier revirement sur la question de l'avortement. Par 5 voix contre 4, la Cour a validé une loi fédérale de 2003, interdisant une méthode chirurgicale d'interruption tardive de grossesse. La méthode incriminée est d'après le texte de loi "terrifiante, inhumaine et jamais indispensable d'un point de vue médical, pour préserver la santé de la mère".

    "La décision d'aujourd'hui est alarmante", réplique la juge Ruth Bader Ginsburg, rejointe par les trois autres juges progressistes de la Cour. "Elle tolère et même applaudit une intervention fédérale pour interdire au niveau national une procédure que l'ordre des gynécologues-obstétriciens américains considère nécessaire et appropriée dans certain cas." Le président des Etats-Unis, George W. Bush, s'est quant à lui dit "heureux" de la plus haute instance judiciaire américaine.  "L'interdiction de l'avortement par naissance partielle, qu'une majorité écrasante de membres des deux partis a adoptée au Congrès et que j'ai promulguée, représente l'engagement à établir une culture de la vie en Amérique", affirme-t-il dans un communiqué.

    QUELQUES MILLIERS DE CAS

    Qualifiée d'"avortement par naissance partielle" par ses opposants, la méthode désormais interdite se pratique alors que le fœtus est encore vivant au début de la procédure. Réalisée entre le troisième et le sixième mois de grossesse, elle consiste à faire sortir les jambes et le torse du fœtus, puis aspirer le contenu de la boîte crânienne pour faciliter l'extraction de la tête. Environ 10 % des quelque 1,2 million d'IVG pratiquées chaque année aux Etats-Unis ont lieu après le troisième mois de grossesse. La technique contestée représente probablement quelques milliers d'entre elles.

    Toutes les juridictions inférieures saisies par les partisans de l'avortement ont jusqu'à présent invalidé cette loi, car elle ne comporte pas d'exception si la santé de la femme est menacée. En 2000, la Cour suprême elle-même a invalidé pour ce motif une loi similaire du Nebraska. Mais la juge centriste Sandra Day O'Connor, qui a alors fait pencher la balance, a depuis été remplacée par le conservateur Samuel Alito.

    http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3210,36-898129,0.html?xtor=RSS-3208 


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