• Des nuages qui résistent au voisinage des trous noirs


    Dans son dernier numéro actuellement en kiosque, La Recherche vous raconte le pari perdu de Stephen Hawking, ou l'affrontement scientifique qui a opposé trente années durant des physiciens théoriciens de renom. Objet du débat : la disparition de l'information contenue dans les trous noirs. Dans le bestiaire céleste, ces astres sombres, qu'ils soient primordiaux, stellaires ou supermassifs sont au coeur de recherches actives. En atteste ce récent résultat présenté à l'American Astronomical Society meeting.

    À priori, la gravité extrêmement forte des trous noirs devrait réduire en lambeaux les nuages de gaz et de poussières, dans lesquels naissent de nouvelles étoiles, qui se trouvent dans leur voisinage. Or, de nouvelles étoiles se forment bel et bien à proximité de ces géants sombres. Pourquoi ? À la grand-messe annuelle de l'American Astronomical Society, des chercheurs viennent de proposer une explication éventuelle à ce paradoxe : ces berceaux d'étoiles seraient suffisamment denses pour conserver leur unité malgré la violente attraction des trous noirs.

    Ce sont des observations du gigantesque trou noir présent au coeur de la Voie Lactée qui ont conduit à cette conclusion. Ce géant cosmique est quatre millions de fois plus massif que le soleil. Pourtant, des étoiles ont été découvertes à seulement quelques années-lumière. Pour comprendre comment elles se forment, l'astronome Elizabeth Humphreys et ses collègues du Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics de Cambridge, dans le Massachussets, ont scruté le coeur de notre galaxie. Ils ont utilisé le Very Large Array (VLA), un radiotelescope géant de 27 antennes paraboliques situé au Nouveau-Mexique.

    En recherchant un signal radio typique de la formation d'étoiles, les chercheurs ont découvert deux de ces jeunes astres naissants, à 7 et 10 années-lumière du centre de la galaxie, qui n'avaient jamais été observés auparavant. Leurs observations ont aussi révélé que la densité du gaz dans la région était de dix à mille fois plus importante qu'on ne le pensait.

    «Le gaz est tellement dense que sa propre gravité lui permet de résister à l'effet destructeur du trou noir », explique Elizabeth Humphreys, qui précise que les modèles du centre de notre galaxie doivent maintenant être revus en tenant compte de cette nouvelle valeur de densité. Selon les chercheurs, ce résultat va dans le même sens que ceux récemment obtenus par simulation informatique de la formation d'étoiles dans le voisinage d'un trou noir.

     

    Source : Science

    http://www.larecherche.fr/content/actualite/article?id=24857


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