Scientists working in South Africa have unveiled fossils of a human species new to science that they say could be the direct ancestor of our genus, Homo. Discovered in Malapa cave—just 15 kilometers from the sites of Sterkfontein, Swartkrans and Kromdrai, which have yielded a number of important human fossils—the finds comprise two partial skeletons that are nearly 1.95 million years old. The researchers have given them the name Australopithecus sediba.
The pair—an adult female and juvenile male that may have been mother and son—appear to have fallen into the cave through a hole in the cave ceiling, perhaps while attempting to access a pool of water inside. So exceptional is the preservation of the skeletons, particularly the male, that the discovery is being likened to that of the famous Lucy fossil from Ethiopia and the Turkana boy from Kenya. But the startling mix of primitive and advanced traits evident in the remains is sparking debate over where on the family tree the new species belongs and raising important questions about the dawning of Homo.
suite : http://www.scientificamerican.com/article.cfm?id=south-african-hominin-fossil
Un australopithèque si humainUne nouvelle espèce d'australopithèque pourrait être à la racine du genre Homo... ou non. Datés entre 1,78 et 1,95 million d'années, deux fossiles fragmentaires préhumains compliquent l'enquête sur l'origine du genre humain, Homo. Trouvés ensemble, les deux spécimens proviennent de la grotte de Malapa, dans la province sud-africaine du Gauteng ; ils ont conduit Lee Berger, de l'Université du Witwatersrand, et ses collègues suisses, américains et australiens à définir une nouvelle espèce d'australopithèque, qu'ils ont nommée Australopithecus sediba, d'après le mot qui désigne « fontaine » (sediba) en langage sesotho. Au. sediba descend probablement de Au. africanus, un australopithèque qui a vécu en Afrique il y a entre 3,5 et 2,5 millions d'années, et dont la plupart des fossiles ont été découverts en Afrique du Sud. Plutôt gracile, Au. africanus passe pour plus proche de l'homme moderne que Au. afarensis (4,1 à 3 millions d'années) apparu en Afrique orientale. De fait, les deux spécimens de Malapa montrent plus de caractéristiques crâniennes et postcrâniennes (tout le squelette hors le crâne) en commun avec les premières espèces humaines qu'avec aucune autre espèce d'australopithèque. La signification de ces traits communs avec nombre de fossiles généralement attribués au genre Homo n'est pas claire. Les caractéristiques du squelette de Au. sediba font penser autant à celles de Homo rudolfensis (2,4 à 1,6 millions d'années), ancêtre envisagé de Homo erectus (1 million d'années à 300 000 ans) – ce qui suggèrerait une trajectoire évolutive Au. sediba —> H. rudolfensis —> H. erectus – qu'à celles de Homo habilis (2,5 à 1,8 millions s'années) – ce qui indiquerait une trajectoire évolutive Au. sediba —> H. habilis —> H. erectus. Si les traits du squelette de Au. sediba en font sans aucun doute un australopithèque, certaines caractéristiques de son os coxal (os recevant l'articulation de la hanche) le rapprochent bien plus des espèces humaines « récentes », telle H. erectus (l'« homme dressé »), que des anciennes (H. habilis ou H. rudolfensis) ou des autres australopithèques. Et nombre des traits du crâne de Au. sediba apparaissent chez H. erectus aussi, mais pas chez H. habilis et H. rudolfensis. Ainsi, Au. sediba semble être un ancêtre de H. erectus sans être nécessairement celui de H. habilis ou de H. rudolfensis, ses « contemporains » en termes de datation. Pour compliquer encore la situation, il existe des fossiles attribués au genre Homo plus anciens que Au. sediba. L'ancêtre australopithèque du genre humain aurait donc vécu avant les spécimens de la grotte de Malapa, ce qui, sauf à remettre en cause le caractère humain des plus vieux fossiles attribués au genre Homo, ne milite pas pour que Au. sediba soit notre ancêtre… Qu'en conclure ? Que le nouvel australopithèque aux caractéristiques si humaines pourrait être notre ancêtre ou… ne pas l'être. Quoi qu'il en soit, il est clair que le genre Homo est apparu au cours d'un bourgeonnement évolutif du rameau australopithèque qui a produit de nombreuses formes proches. patrice.leterrier Posté le 21-04-2010 à 12:10:19
Comment peut-on descendre de son fils?Yves Coppens réfute la thèse d'une descendance à cause de l'âge Au. Sediba (entre 1,95 et 1,78 millions d'années) qui est postérieur voire concomitante à celle des restes retrouvés du genre homo (ex. Homo rudolfensis datés de 2,4 à 1,7 MA , Homo habilis de 2,4 à 1,6 MA) . Posté le 23-04-2010 à 11:09:58
Réponse de l'auteurTous les fossiles d’hominidés, dont l’âge se compte en millions d’années, sont d’une analyse très délicate. Cet article ne prétend pas qu’Au Sediba est notre ancêtre, mais seulement qu’il a de nombreuses caractéristiques proches de celles de nos ancêtres récents. Donc, si l’on en fait, pour cette raison, notre ancêtre, il faut remettre en cause le caractère humain des fossiles plus anciens, ce qui pose un problème de spécialiste puisque décider du caractère humain d’un fossile ancien se joue sur des détails morphologiques osseux de spécimens souvent altérés et incomplets. C’est pourquoi, d’un point de vue général, la remise en cause de fossile « humains » anciens ne paraît pas inenvisageable. |
Brett Eloff, Lee Berger/ Université de Witwatersrand
Le crâne de Australopithecus sediba, découvert dans la grotte de Malapa en Afrique du Sud, est encore empli de sa gangue de carbonates. Pour en savoir plusL. R. Berger et al., Australopithecus sediba : A new species of Homo-like Australopith from South Africa, Science, vol. 328, pp. 195-204, 2010.
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La grotte de Malapa se trouve dans la province du Gauteng, en Afrique du Sud. C'est là qu'ont été découverts deux squelettes d'australopithèques vieux d'environ 1,8 million d'années. Ils ont de nombreux traits communs avec Homo erectus, une espèce humaine qui n'est apparue qu'il y a un million d'années.
Paul Dirks/Université de Witwatersrand
Les fossiles du nouvel australopithèque ont été trouvés dans un « piège à fossiles », un réseau de galeries qui s'était constitué au sein de dolomites. Il est probable que les deux individus y sont tombés et n'ont pu en ressortir. Constituée de carbonates de calcium et de magnésium, la matrice rocheuse dolomitique a fourni les sédiments très stables qui ont formé une gangue autour des fossiles.
L'auteurFrançois Savatier est rédacteur à Pour la Science.
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