• D'après la forme et l'âge de pierres taillées découvertes dans la péninsule Arabique, l'homme serait sorti de son berceau africain bien plus tôt qu'on ne le pensait.

    François Savatier

    « D'Afrique sort toujours quelque chose de neuf », a écrit Pline l'Ancien (23-79). Cet adage pourrait s'appliquer à la découverte de Hans-Peter Uerpmann, de l'Université de Tübingen, et de ses collègues de divers pays : ils ont daté à –125 000 ans des pierres taillées, selon eux, par une technique issue d'Afrique. Or ces objets ont été trouvés dans le Djebel Faya, une montagne calcaire située au milieu de la corne de la péninsule Arabique, près de Dubaï.

    Les haches et autres grattoirs trouvés au sein de la strate A de la grotte nommée Fay-Ne1 ont été produits par la technique dite levalloisienne, utilisée par les hommes anatomiquement modernes qui peuplaient à l'époque l'Afrique de l'Est. En revanche, les pierres taillées de la strate B, qui surmonte la strate A de 40 centimètres de sable, relèvent d'une technique de taille locale. D'où l'hypothèse que des Homo sapiens africains sont passés dans la péninsule Arabique il y a plus de 125 000 ans.

    Jusqu'à présent, on ne connaissait que trois sorties d'Afrique des Homo sapiens, toutes censées s'être faites depuis le corridor du Nil vers le Levant. Les deux premières datent de 120 000 et 90 000 ans ; la troisième, il y a environ 40 000 ans, aurait été à l'origine de l'arrivée de l'homme moderne en Europe.

    D'après H.-P. Uerpmann et son équipe, des hommes modernes auraient traversé le détroit de Bab-el-Mandeb, qui sépare l'Afrique de la péninsule Arabique (au niveau de Djibouti), au cours d'un maximum glaciaire, il y a environ 135 000 ans.

    La mer Rouge était alors au plus bas et le climat très aride. Leur expansion vers l'Est de la péninsule Arabique aurait eu lieu au cours de la phase humide qui a suivi, et une population d'hommes modernes, parvenue dans la corne de la péninsule Arabique, y aurait été ensuite isolée par le retour de la sécheresse. La persistance humaine dans cette région est attestée par les strates A et B de Fay-Ne1. Il y a quelque 75 000 ans le niveau des eaux du golfe Persique (profond de seulement 40 mètres) a commencé à baisser, ce qui aurait permis à cette population d'atteindre la plaine mésopotamienne, puis, de là, l'Asie ainsi que le Levant.

    La découverte d'une sortie d'Afrique par la péninsule Arabique pourrait donc jouer un grand rôle dans la reconstitution de l'histoire du peuplement de la planète par Homo sapiens. Mais elle est loin d'être admise par tous les préhistoriens ; certains nient le caractère levalloisien des outils de Fay-Ne1 et refusent d'y voir l'œuvre d'hommes modernes.

    Le doute persistera tant que l'on n'aura pas mis au jour de restes d'humains modernes présents dans la péninsule Arabique il y a 125 000 ans. La chasse aux fossiles est ouverte.

    http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/actualite-expansion-de-l-homme-moderne-laa-voie-arabe-26514.php

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    La grotte Fay-Ne1 se trouve derrière le véhicule blanc sur cette vue des calcaires du Djébel Faya.

    À VOIR AUSSI

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    L’un des outils tirés de la strate C : il s’agit d’un précurseur de hache à main.


    Les différent sites attestant des vagues successives de l’expansion d’Homo sapiens hors d’Afrique sont représentés sur cette carte. En pointillés, la ligne d’équiprofondeur à –120 mètres correspondant à la baisse maximale du niveau des mers durant les glaciations.

    POUR EN SAVOIR PLUS

    S. J. Armitage et al.The southern route “Out of Africa”: Evidence for an early expansion of modern humans into ArabiaScience, vol. 331, pp. 453-456, 2011.

    A. Lawler, Did Modern Human travel Out of Africa via Arabia?Science, vol. 331, p. 387, 2011.

    L'AUTEUR

    François Savatier est journaliste àPour la Science.

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  • QCM :  réponses :

    1. Un homozygote est une cellule ou un individudont les deux allèles pour un gène sont identiques

    2. Le locus du gène est la place du gène ou de l'allèle sur le chromosome

    3. La chromatine est dans les chromosomes en prophase, dans le noyau en interphase, désigne les chromatides sous une autre forme

    4. Un complexe enzyme-substrat permet la polymérisation de l'ARNm, catalyse une réaction enzymatique, est spécifique d'un individu

    5. Le brin transcript est complémentaire de l'ARNm, est lu par l'ARN polymérase, est un morceau d'ADN

    6. l'expression d'un gène, désigne la synthèse protéique, un mécanisme dont le fruit est polypeptidique, a pour conséquence le phénotype moléculaire

    7. La lactase est l'enzyme digérant le lactose

    8. Un trou dans le noyau laisse passer l'ARNm mais pas l'ADN, se nomme pore nucléaire

    9. La configuration spatiale d'une protéine dépend du gène qui la code, est déterminée pas la séquence des bases, gouverne sa fonction, désigne sa structure tertiaire

    10. Un enzyme anabolique catalyse une réaction enzymatique, construit des molécules, a un site actif


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    Une fleur de Rhabdothamnus solandri © Tonyfoster / Creative Commons / Flickr
    Des biologistes démontrent pour la première fois que la disparition de certaines espèces d’oiseaux pollinisateurs met en danger les plantes qu’ils visitent. Une démonstration qui laisse à penser que de nombreuses plantes sont menacées d’extinction.Photo : © Tonyfoster / Creative Commons / Flickr 

    Une équipe néo-zélandaise de biologistes de l’université d’Auckland a mis en évidence un lien de cause à effet entre la disparition d’une famille d’oiseaux pollinisateurs, les Méliphages, et celle des plantes qu’ils visitent. "On connaissait déjà plusieurs exemples de lien de cause à effet entre plantes et insectes pollinisateurs, mais c’est la première fois qu’une étude met si clairement en évidence un tel phénomène avec des oiseaux", explique Isabelle Dajoz, biologiste spécialiste des écosystèmes à l’Ecole normale supérieure.

    Pour parvenir à ces résultats, les biologistes ont étudié une espèce endémique d’arbuste à fleurs, le R. solandri que les Néo-Zélandais nomment "gloxinia". Pour perdurer, ce buisson haut de deux mètres dissémine son pollen par l’intermédiaire de certains oiseaux pollinisateurs de la famille des Méliphages. Pratiquement disparus de la Nouvelle-Zélande depuis l’arrivée des chats et des rats au XIXe siècle, ces oiseaux sont toujours présents sur les îles environnantes.

    L’équipe de biologistes a donc pollinisé à la main 79 "gloxinia" sur le continent ainsi que sur trois îles aux alentours. Puis elle a comparé leur production de fruits à celle des arbustes pollinisés de manière naturelle par les oiseaux.

    Sur le continent, 22 % seulement des buissons pollinisés sans intervention humaine ont produit des fruits, alors que ce taux s’élève à 54 % sur les îles où les oiseaux sont toujours présents. De plus, sur le continent toujours, les fruits du "gloxinia" sont plus petits et produisent 84 % de graines en moins, preuve que la pollinisation y est non seulement plus rare, mais aussi moins efficace.

    Parallèlement à ces observations sur des échantillons relativement restreints, les chercheurs se sont intéressés aux changements subis par les "gloxinia" à l’échelle des écosystèmes. Dans les terres, ils dénombrent moitié moins de jeunes arbustes que dans les îles, signe que cette population se renouvelle moins bien. Ce buisson pouvant vivre jusqu’à 150 ans, son déclin a été graduel depuis le XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui, c’est pourquoi il était resté inaperçu aux yeux des observateurs.

    Comme les oiseaux pollinisateurs vivent moins longtemps que la gloxinia, leur disparition a été mise en évidence bien plus rapidement. Cela crée un décalage temporel entre la disparition rapide des oiseaux et le déclin plus progressif des plantes. C’est pourquoi les biologistes ne découvrent qu’aujourd’hui les conséquences de changements amorcés il y a plus de 100 ans. Mais un tel temps de latence n’est pas forcément une mauvaise chose. "Cette inertie peut jouer en faveur des espèces concernées, car elle laisse le temps de mettre en place des politiques de réinsertion des pollinisateurs", suggère Isabelle Dajoz.

    S’il reste difficile d’établir avec exactitude le rôle de chaque espèce dans ces réseaux d’interaction, ce résultat montre toutefois que toute perturbation peut avoir des conséquences néfastes pour tout l’écosystème. Mais le plus important reste sans doute que là où les oiseaux pollinisateurs disparaissent, dans les zones tropicales principalement, les écosystèmes souffrent de la baisse de la biodiversité.

    Fabien Goubet

    http://www.larecherche.fr/content/actualite-vie/article?id=29303

    Anderson & al., Scienceexpress, 2011. 
    Photo : Une fleur de
    Rhabdothamnus solandri© Tonyfoster / Creative Commons / Flickr 

    Sur le même thème, La Recherche a publié :
    Quel prix accorder à la biodiversité ? ( N°333, juillet 2000)


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    Reportage à l'hôpital Haut-Lévêque (CHU de Bordeaux). Prélèvement de sang placentaire © BSIP/JOSE OTO

    Né le 26 janvier 2011 à l’hôpital Antoine Béclère de Clamart, le premier "bébé médicament" français devrait permettre de soigner son grand frère atteint d’un maladie grave, grâce à une greffe de sang de cordon. Photo : © BSIP/JOSE OTO 

    Le premier "bébé-médicament" français est né le 26 janvier 2011 à l’hôpital Antoine Béclère de Clamart. Indemne de la grave maladie dont souffrent ses aînés, la bêta-thalassémie, ce bébé devrait permettre de soigner l’un d’entre eux dont il est donneur compatible. A cet effet, le sang de son cordon ombilical a été prélevé dès sa naissance afin d’envisager ultérieurement une greffe chez ce frère aîné.

    Ce bébé est né par fécondation in vitro après un double diagnostic préimplantatoire permettant le choix des embryons. Un double test qui a permis de s’assurer d’une part que l’enfant était indemne de la maladie et d’autre part qu’il pouvait être donneur compatible avec son frère aîné malade.

    En Espagne, le premier bébé-médicament, né en 2008, a permis grâce au sang du cordon ombilical de guérir son aîné atteint également d’une bêta-thalassémie.

    M-L T

    http://www.larecherche.fr/content/actualite-Sante/article?id=29299#commentaires

    Photo : © BSIP/JOSE OTO 

    Sur le même thème, La Recherche a publié :

    Naître pour sauver (Les Dossiers de La Recherche n°26, février-avril 2007)

     


     

    oui mais : Naître pour un autre : héros pour la cause de son frère ou frère de héros en cause ? discussions et débats en perspective ...

    TRS


    L’actualité du débat bioéthique vue par l’Alliance pour les Droits de la Vie :

    L’événement

    L’annonce de la naissance du premier bébé médicament permet au professeur Frydman de "rapter" la médiatisation audiovisuelle du débat bioéthique.

    Le chiffre

    27 embryons ont été « fabriqués » pour parvenir à donner naissance au « bébé-médicament » du Professeur Frydman, selon les informations données par France 2 au cours de son journal de 20H mardi 8 février.
    Pourquoi personne ne pose la question de ce que sont devenus les 25 embryons non réimplantés ? Ont-ils été détruits ? Congelés ? C’est pourtant une question essentielle sur le plan éthique.

    La citation

    "
    Je pense que la recherche sur l'embryon n'est pas une recherche comme les autres, parce qu'elle touche à l'origine de la vie".
    Xavier Bertrand
    , ministre de la Santé, en introduction de l'examen du projet de loi bioéthique à l’Assemblée Nationale, mardi 8 février 2011.

    Le résumé du débat

    Une partie des débats du 8 février 2011, au cours de la discussion générale à l’Assemblée Nationale, a porté sur le diagnostic prénatal.
    Selon le projet de loi en discussion, « le diagnostic prénatal s’entend des pratiques médicales (…) ayant pour but de détecter in utero chez l’embryon ou le fœtus une affection d’une particulière gravité »
    Le problème majeur peut être résumé ainsi : comment faire en sorte qu’une meilleure information des femmes, sur les techniques de dépistage ou de diagnostic, n’aboutisse pas à une élimination quasi-systématique des fœtus porteurs de  handicap ou de maladie grave, en particulier la Trisomie 21 ?
    Xavier Bertrand a exprimé la position du Gouvernement de la façon suivante : "Il n'est pas pensable, il n'est pas possible d'une façon ou d'une autre, que s'opère une sélection génétique des enfants à naître. Nous devons veiller à ce que ce dépistage ne conduise pas à une décision d'automaticité d'interruption médicale de grossesse".

    A suivre : l'examen de l’article 9 du projet de loi, qui doit préciser la façon d'informer les femmes enceintes et les obligations qui pèseront sur les médecins.

    Notre coup de cœur

    Nora Berra
    , secrétaire d’Etat à la Santé, s'exprimant à propos du bébé-médicament : "(...) je ne peux approuver l'instrumentalisation de la conception". (AFP - 8 février 2011)

    Notre coup de gueule

    Axel Kahn pour l’AFP : « La recherche sur l'embryon est légitime et nécessaire. Même si je considère que l'embryon est une personne, ça n'est pas un argument pour ne pas faire de recherche, vu que l'on fait de la recherche à tous les âges de la personne humaine, c'est même la base de la recherche médicale.» (AFP - 8 février 2011)
    Notre avis : la grande différence, c'est que la recherche sur l'embryon conduit à le détruire...
    ------------------------------------------------------

    Lire aussi sur adv.org : 

    http://www.adv.org/lactualite-de-lalliance/communiques/

    http://www.adv.org/lactualite-de-lalliance/campagnes-de-lalliance/bioethique-2011/retombees-presse/

    http://www.adv.org/lactualite-de-lalliance/communiques/

     


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    514 – Les réponses immunitaires

    TP ouchterlony :

    http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/ATP/immu2.htm

    http://www2.ac-lyon.fr/enseigne/biologie/ress/immuno/dif_imm.html

    http://svt.ac-dijon.fr/schemassvt/article.php3?id_article=995

     

    Antigène = élément (mol, cell, ..) reconnu comme étranger par l'organisme

    Anticorps = Immunoglobuline = molécule fabriquée par l'organisme contre un antigène

    [immunitaire du latin immunitas : exempté de charge (munus), sens datant de 1276]

    Ac fabriqués par réaction à Ag par l'organisme = réaction immunitaire

     

    => la réaction entre un antigène et un anticorps est spécifique

     


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