Plus tôt on détecte une maladie d'Alzheimer, plus on a de chances de mettre en place une prise en charge efficace. À ce jour, on dispose de bilans neuropsychologiques (tests) permettant de faire la distinction entre des pertes de mémoire normales, liées à l'âge, et celles qui reflètent les prémices de la maladie. Mais une étude de l'Université de Floride révèle que chez certaines personnes ne présentant aucun trouble de mémoire, le cerveau peut présenter des altérations qui préfigurent le déclenchement des symptômes un ou deux ans plus tard.
L'équipe de Floride a suivi 260 personnes présentant divers degrés de pathologie, allant de l'absence de trouble de mémoire jusqu'à la maladie d'Alzheimer, en passant par des troubles légers souvent annonciateurs de la maladie. D'une part, elle a constaté que le rétrécissement d'une zone du cerveau, le lobe temporal médian, est proportionnel à l'intensité des troubles mnésiques. D'autre part, elle a observé un début de réduction de cette zone chez des personnes ne présentant aucun trouble apparent, mais chez qui le suivi sur un ou deux ans a révélé l'apparition ultérieure des symptômes.
Les observations cérébrales ne suffisent pas pour poser un diagnostic, mais, combinées aux mesures neuropsychologiques, elles en améliorent la précision et la fiabilité. En outre, si ces résultats étaient confirmés auprès d'un plus grand nombre de patients, ce type de dépistage pourrait améliorer la prise en charge précoce des individus vulnérables. Mais surtout, l'imagerie cérébrale semble particulièrement précieuse pour éliminer un diagnostic de maladie d'Alzheimer si la zone cérébrale « à risque » ne présente pas d'altération morphologique.
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