L'étude des bactéries Streptococcus pneumoniae et Bacillus subtilis par des chercheurs du Laboratoire de microbiologie et génétique moléculaires (CNRS, Université
Paul Sabatier, Toulouse), en collaboration avec le Laboratoire de
génétique microbienne (INRA, Jouy-en-Josas) et le Laboratoire
interactions moléculaires et cancer (CNRS, Institut de cancérologie
Gustave Roussy, Université Paris-Sud) a permis de caractériser le rôle
de la protéine DprA dans la transformation génétique par intégration
d'ADN. En effet, les bactéries ont la capacité de modifier leur
patrimoine génétique par l'intégration d'ADN issu d'un milieu
extérieur. Cette transformation naturelle est un mécanisme d'échange
génétique largement répandu chez les bactéries. Ces travaux sont
publiés dans la revue Cell du 7 septembre 2007.
Découverte chez S. pneumoniae (le pneumocoque), pathogène humain majeur, vecteur
de méningites, otites et pneumonies, la transformation naturelle
bactérienne consiste en l'intégration d'ADN d'origine externe dans le
génome de la bactérie receveuse. La transformation est considérée comme une forme de parasexualité (1)
réduite à sa forme la plus simple, l'un des partenaires étant la
bactérie, et l'autre de l'ADN présent dans le milieu extérieur.
Cette modification génétique nécessite la mise en place d'une
machinerie multiprotéique permettant à l'ADN exogène de pénétrer dans
la bactérie et d'être pris en charge
jusqu'à son intégration dans son génome. Cette intégration est possible
si l'ADN entrant et celui de la bactérie receveuse sont similaires
(même espèce ou espèces voisines). Les conséquences de cette
intégration peuvent se traduire par la modification d'un caractère de
la bactérie receveuse (d'où le terme de transformation), notamment l'acquisition d'une résistance aux antibiotiques.
Ces équipes ont montré que la protéine DprA facilite la fixation sur le
brin d'ADN entrant de la recombinase RecA, une enzyme indispensable à
l'intégration de cet ADN dans le génome. Par ailleurs, ces équipes ont
détecté la présence du gène codant pour la protéine DprA dans près de
85% des génomes complets bactériens séquencés à ce jour.
Cette présence traduit-elle une capacité à transformer naturellement
beaucoup plus répandue dans le règne bactérien que l'on ne le supposait
jusqu'à présent ?
Note:
(1) Tout mécanisme de reproduction n'impliquant ni fécondation, ni méiose.
http://www.techno-science.net/?onglet=news&news=4502
Source: CNRS