"La décision d'aujourd'hui est alarmante", réplique la juge Ruth Bader Ginsburg, rejointe par les trois autres juges progressistes de la Cour.
"Elle tolère et même applaudit une intervention fédérale pour interdire
au niveau national une procédure que l'ordre des
gynécologues-obstétriciens américains considère nécessaire et
appropriée dans certain cas." Le président des Etats-Unis, George W. Bush, s'est quant à lui dit "heureux" de la plus haute instance judiciaire américaine. "L'interdiction
de l'avortement par naissance partielle, qu'une majorité écrasante de
membres des deux partis a adoptée au Congrès et que j'ai promulguée,
représente l'engagement à établir une culture de la vie en Amérique", affirme-t-il dans un communiqué.
QUELQUES MILLIERS DE CAS
Qualifiée d'"avortement par naissance partielle" par ses opposants, la méthode désormais interdite se pratique alors que le fœtus est encore vivant au début de la procédure. Réalisée entre le troisième et le sixième mois de grossesse, elle consiste à faire sortir les jambes et le torse du fœtus, puis aspirer le contenu de la boîte crânienne pour faciliter l'extraction de la tête. Environ 10 % des quelque 1,2 million d'IVG pratiquées chaque année aux Etats-Unis ont lieu après le troisième mois de grossesse. La technique contestée représente probablement quelques milliers d'entre elles.
Toutes les juridictions inférieures saisies par les partisans de l'avortement ont jusqu'à présent invalidé cette loi, car elle ne comporte pas d'exception si la santé de la femme est menacée. En 2000, la Cour suprême elle-même a invalidé pour ce motif une loi similaire du Nebraska. Mais la juge centriste Sandra Day O'Connor, qui a alors fait pencher la balance, a depuis été remplacée par le conservateur Samuel Alito.
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