La protéine Hox A1 s'exprime dans le tube neural
(future moëlle épinière), chez le jeune embryon. Son expression
s'étend depuis le rhombencéphale (ce qui correspond aux futurs
cervelet et bulbe rachidien) jusqu'à la partie la plus postérieure
du tube neural :
Les souris ayant les deux copies de ce gène inactivées
meurent à la naissance, et présentent de graves défauts,
en particulier : un retard de fermeture du tube neural, l'absence de certains
nerfs craniaux et de certains ganglions, une malformation de l'oreille interne
et des os du crâne (Dolle et al. et Carpenter et al., 1993).
Or ces structures sont formées par des cellules qui
quittent la face dorsale du tube neural au cours du développement : les
cellules de crête neurale. On peut donc conclure que le gène Hox
A1 a pour rôle, au cours du développement embryonnaire des vertébrés,
de spécifier la position de certaines cellules de crête neurale
le long de l'axe antéropostérieur. En l'absence de Hox A1, l'absence
ou l'insuffisance de ces cellules provoque les défauts observés.
Remarques : Hox A1 ne semble, d'après ces résultats, jouer
un rôle qu'au niveau de son expression la plus antérieure. De
même, Hox A1 semble affecter essentiellement les cellules de crête
neurale neurogéniques (qui donnent des neurones, et quelques autres
structures), mais pas les cellules de crête neurale mésenchymateuses
(qui ont un autre devenir) : celles-ci, dans cette région du cerveau
postérieur, sont affectées par l'absence du gène Hox
A3...
Les protéines hHox-A1 (Homme) et mHox-A1 (souris) sont
remarquablement conservées : 92 % d'homologie de séquence.
Ces deux protéines ont un poids moléculaire d'environ 35 kiloDalton.
Les gènes Hox A1 de vertébrés sont considérés
comme étant les homologues du gène homéotique labial
de la drosophile (Drospohila melanogaster). La comparaison de la
protéine Labial avec Hox A1 (de souris ou d'Homme) montre une homologie
de séquence de 23 %, ce qui confirme que ces gènes (d'Homme, de
souris et de drosophile) dérivent d'un même gène ancestral.
En particulier, on retrouve chez ces trois gènes le même domaine
de fixation à l'ADN. Il est semblable (séquence protéique)
à 85 % entre la drosophile et l'Homme ou la souris. Ceci permet
de confirmer la rôle fondamental de ce domaine dans la fonction de cette
protéine.
On retrouve le même domaine de fixation à l'ADN chez les
3 protéines hHox-A1, mHox-A1 et Labial.