• OGM : un effet inattendu du maïs transgénique

     

    Un effet inattendu du maïs transgénique © Darwin Bell/Flickr

    Treize ans de suivi aux États-Unis le montrent : le maïs transgénique profite davantage aux agriculteurs qui n’en plantent pas, qu’à ceux qui en plantent.

    La pyrale du maïs, Ostrinia nubilalis, est un papillon redouté des agriculteurs : ses larves se développent dans les plants de maïs, faisant chuter les rendements quand l’infestation est massive. Pour contrer ce ravageur, un maïs transgénique, produisant une toxine insecticide dite « Bt », a été mis sur le marché en 1996. 

    Il a rapidement été adopté à grande échelle aux États-Unis, avec comme obligation, pour les producteurs de maïs Bt, de planter au moins 20 % de maïs non transgénique pour éviter que les pyrales deviennent résistantes à la toxine Bt. Mais, du coup, ces parcelles de maïs non transgéniques, et celles des producteurs n’ayant pas adopté le maïs Bt, n’allaient-elles pas être la proie privilégiée des pyrales ? 

    Avec treize ans de recul, une étude menée par des universitaires et des industriels américains montre que ce n’est pas le cas [1] . Qui plus est, elle révèle que sur le plan économique, la mise en culture à large échelle du maïs Bt profite davantage aux agriculteurs n’ayant pas choisi le maïs transgénique !

    L’étude a porté sur cinq États de la Corn Belt, la grande région céréalière du centre des États-Unis : le Minnesota, le Nebraska et l’Iowa, où le taux d’utilisation du maïs Bt est très élevé ; l’Illinois et le Wisconsin, où il est un peu plus faible. Grâce aux registres agricoles, les auteurs ont déterminé, pour chacun de ces États, l’évolution des populations de pyrales entre 1996 et 2009, et celle des bénéfices économiques rattachés aux récoltes. Résultat : les producteurs de maïs non Bt tirent particulièrement bien leur épingle du jeu. 

    En effet, sur le plan agricole, ils profitent tout autant que les producteurs de maïs Bt de la forte réduction des populations de pyrales induites par le maïs transgénique. Et comme les semences qu’ils utilisent sont moins coûteuses, leur chiffre d’affaires est in fine supérieur à celui des agriculteurs ayant adopté le maïs transgénique.

    « On peut se demander quelle sera la réaction des agriculteurs une fois ces résultats connus, commente Denis Bourguet, du centre de biologie pour la gestion des populations, à l’INRA de Montpellier. Vont-ils considérer que, les densités de pyrales étant très basses, ils n’ont plus besoin de semer du maïs Bt ? Où vont-ils en utiliser, à titre d’assurance, même si cette assurance couvre un risque qui devient limité ? »Réponse lors des prochains semis.

    Cécile Klingler

    http://www.larecherche.fr/content/actualite-vie/article?id=28832

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