• http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/p/photo-un-etang-protege-pour-ses-protozoaires-cilies-31947.php

    À Salzbourg, en Autriche, un étang de 450 mètres carrés a été protégé... pour ses organismes unicellulaires ! La mare temporaire de Krauthügel, au pied de la forteresse de Hohensalzburg, héberge quelque 150 espèces de protozoaires ciliés (animaux unicellulaires équipés de nombreux cils servant à la locomotion et à l'alimentation). Les micro-organismes sont souvent cosmopolites, mais certains ont une aire de répartition restreinte ; c'est le cas de quelques-uns des protozoaires ciliés de la mare de Krauthügel, suivie depuis une trentaine d'années.

    L'équipe de Wilhelm Foissner, de l'Université de Salzbourg, a dénombré une dizaine de nouvelles espèces de ciliés. La photo ci-dessous montre Meseres corlissi, une espèce décrite en 1992. W. Foissner a réussi à convaincre la municipalité de Salzbourg de l'intérêt de cette mare temporaire, et la municipalité a protégé le lieu. C'est le premier exemple d'habitat ayant été protégé pour ses micro-organismes.

    F. P. D. Cotterill et al., Conservation of protists : The Krauthügel pond in Austria, Diversity, vol. 5, pp. 374-392, 2013.

    Protozoaire de l'espèce Meseres corlissi, décrite en 1992.

    Wilhelm Foissner

    La mare de Krauthügel, quand elle est en eau, a une profondeur d'une trentaine de centimètres seulement.

    Diversity


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  • Concours Génération développement durable : machine Ecorvidés récompensée

    Hier a eu lieu la remise des prix du concours Génération développement durable, organisé par La Recherche et l’Ademe. Le prix spécial du jury est revenu à un groupe d’étudiants de l’université Lille 1 pour leur machine Ecorvidés. Elle met à contribution des oiseaux pour ramasser les déchets.

    Pour ramasser des déchets dans les espaces naturels, on peut faire appel à des bénévoles. Mais ces déchets sont parfois dans des endroits peu accessibles ou dangereux.

    Pour ceux-là, des étudiants de l’université de Lille 1 ont donc eu l’idée de les faire ramasser par… des oiseaux ! Plus précisément par des corvidés. Le principe : apprendre à des corbeaux, des pies ou des corneilles à rapporter des déchets abandonnés jusqu’à une machine qui les stocke.

    Celle-ci, baptisée Ecorvidés, occupe un volume d’un mètre de haut sur 50 centimètres de large et d’épaisseur. Elle est composée d’un réceptacle, d’un capteur qui reconnaît l’objet apporté par l’oiseau et d’un actionneur qui distribue de la nourriture à ce dernier en récompense. Elle sera alimentée par des panneaux solaires.

    Pour s’assurer que le corvidé ne dépose pas d’objet inutile – tels que des brindilles ou des feuilles – la machine disposera d’un détecteur de métaux. « Pour détecter le plastique, il va falloir attendre. C’est plus compliqué et plus coûteux », précise Sébastien Audibert, l’un des étudiants engagés dans le projet.

    Cet engin s’inspire de la « Crow machine » que le technologue américain Joshua Klein a proposé en 2008. Un corbeau rapportant une pièce de monnaie à la « Crow machine » recevait une cacahuète. Joshua Klein souhaitait ainsi remédier à la mauvaise réputation des corbeaux en montrant leur utilité. Il avait aussi proposé que ces oiseaux puissent collecter des déchets.

    Des travaux d’éthologie avaient par ailleurs montré leurs capacités d’apprentissage. En outre, ils vivent plusieurs dizaines d’années et sont présents sur tous les continents habités. Un inconvénient toutefois : la taille des oiseaux qui limite celle des déchets qu’ils peuvent ramasser : « Pour le moment, nous nous concentrons sur les cannettes métalliques », explique Sébastien Audibert.

    Le premier prototype de la machine Ecorvidés devrait être terminé fin juin.

    remise prix concours génération développement durable 2013

    Lauréats du prix spécial du concours Génération développement durable : (au centre, de gauche à droite) Charlotte Defolie, Sébastien Audibert et Stéphane Cellier, pour leur machine Ecorvidés. © Thomas Salva

     

    Le concours Génération développement durable a également remis :

    Le prix sénior à Sonia Ekoule Ebongue, Guillaume Treffot, Nidal Nagib et Florane Pille (Ecole des Mines de Douai) pour leur Rice Box.

    Le prix junior à Anthony Gobinet et Dimitri Zaglaniczny (IUT de l'Aisne, département Génie électrique et informatique de Soissons) pour leur projet de vélos électriques.


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  • http://www.scientificamerican.com/podcast/episode.cfm?id=warmer-waters-make-weaker-mussels-13-02-20

    When it comes to mussels, bigger isn’t necessarily better. Tiny fibers called byssals enable mussels—the shellfish kind—to anchor themselves to coastlines despite crashing ocean waves.

    But new research shows that the attachment fibers weaken in warm water. A temperature rise of 15 degrees Fahrenheit lessens fiber strength by 60 percent, possibly causing them to fail completely. As climate change raises ocean temperatures, mussels may be forced to cooler waters.

    Emily Carrington of the University of Washington presented the research at the meeting of the American Association for the Advancement of Science in Boston:

    "Researchers have dissected mussel beds and found, I think, upwards of 100 different species. So if the mussels go it really changes that community.

    "We also eat mussels and so there’s applications in aquaculture. The way they grow mussels, is the mussels have to remain attached to the ropes on their long lines. So if the mussels fall off before the farmers return to reap their harvest, then they’ve lost a lot of money."

    —Calla Cofield


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  • Cela fait plusieurs millions d'années que la vie peuple la Terre. Au fil des âges, les espèces se sont adaptées aux changements, ont évolué. De nouvelles sont apparues et d'autres, encore, ont disparu. On compte à ce jour six périodes d'extinction de masse, dont la sixième est en cours. Sur les 65.518 espèces étudiées 20.219 seraient ainsi menacées. Pour la première fois, la cause n'est pas naturelle mais résulte directement des activités humaines.

    Famille de guépards (Acinonyx jubatus). Il ne reste qu'un peu plus de 12.000 individus de cette espèce dans le monde.
    Famille de guépards (Acinonyx jubatus). Il ne reste qu'un peu plus de 12.000 individus de cette espèce dans le monde. © James Temple, cc by 2.0

    Le nombre d’espèces éteintes et la rapidité avec laquelle se produisent les extinctions n’expriment qu’une partie du recul réel de la biodiversité mondiale. La biodiversité peut être envisagée à trois niveaux : celui des gènes, celui des espèces et celui des écosystèmes. Une espèce peut très bien ne pas être éteinte, et même être dans un état de conservation satisfaisant, tout en ayant perdu une part importante de sa richesse génétique.

    Si, au sein d’une espèce, les individus qui présentent la plus grande diversité, par rapport aux autres membres, viennent à disparaître, les perspectives d’évolution seront réduites, et ce, même si la totalité de l’espèce ne s’éteint pas. En effet, quand la diversité au sein d’une espèce devient moindre, le spectre d’action de la sélection naturelle est diminué. La perte de diversité génétique d’une espèce donnée est appelée érosion génétique, et de plus en plus de scientifiques s’en préoccupent.

    Dans ce dossier nous vous présentons quelques portraits d'hommes et de femmes se battant et œuvrant pour la sauvegarde de la biodiversité.

     

    Sommaire

    1. Portraits Nature : quand l'Homme et l'animal se rencontrent
    2. Aurélien Brulé : sa vie au service de la protection de la biodiversité
    3. Aurélien Brulé : Kalaweit, association de protection de la nature
    4. Aurélien Brulé : son combat pour sauver la forêt de Bornéo
    5. Claudine André : une Dian Fossey pour les bonobos
    6. Claudine André : les bonobos sont victimes des braconniers
    7. Véronique Audibert Pestel : Poh Kao, des tigres et des Hommes
    8. V.A.P : Peau de tigre et médecine chinoise, une menace pour l’espèce
    9. Olivier Behra : L'Homme et l'Environnement
    10. Olivier Behra : des ranchs plutôt que des fermes à crocodiles
    11. Laurie Marker : Cheetah conservation Fund pour protéger le guépard
    12. Laurie Marker : Le guépard est en voie d'extinction
    13. Portraits Nature : découvrir le livre de l'auteur

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  • http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/71077.htm

    Changements géographiques importants de l'habitat potentiel des prédateurs marins dans l'Océan Pacifique Nord

    L'Administration Nationale Américaine pour les océans et l'atmosphère (National Oceanic and Atmospheric Administration - NOAA) vient de livrer les résultats d'une étude [1] concernant l'impact du réchauffement climatique sur les prédateurs marins supérieurs dans l'Océan Pacifique Nord. Ces résultats ont été publiés dans un article intitulé "Predicted habitat shifts of Pacific top predators in a changing climate", dans la revue Nature Climate Change. L'étude a été menée par une équipe de onze scientifiques américains et canadiens, dirigée par Elliott Hazen. Les résultats montrent que le réchauffement climatique devrait conduire à des modifications importantes dans la répartition géographique des espèces d'ici 2100. Pour certaines espèces, les chercheurs estiment qu'un changement de 35% de l'habitat potentiel pourrait advenir. Les prédateurs supérieurs ont un rôle important dans le contrôle des chaines alimentaires marines et leur disparition menace la stabilité de l'écosystème marin. Les déplacements de ces espèces ont également des conséquences pour les services éco-systémiques (la pêche mais aussi les activités de loisirs et de tourisme, dont la "pêche au gros").

    Les chercheurs se sont appuyés sur les données du projet Tagging of Pacific Predators, mené conjointement par la NOAA, le laboratoire marin de Stanford et le laboratoire marin de l'Université de Californie à Santa Cruz, de 2000 à 2009. Ce projet a suivi 23 espèces de prédateurs marins grâce à 4 300 balises électroniques, afin de mieux connaître ces espèces marines, en analysant leurs mouvements et comportements. Pour l'étude dévoilée le 23 septembre, E Hazen et ses collègues ont suivi 15 espèces parmi ces 23, dont la taille des animaux est jugée suffisamment importante. Les chercheurs ont également considéré les données du dernier rapport du GIEC qui prévoit une augmentation de la température de la surface de l'eau de 1 à 6 degrés Celsius d'ici 2100 [2]. Tout comme le réchauffement terrestre [3], le réchauffement de la surface de l'eau est particulièrement sensible aux hautes latitudes.

    En s'appuyant sur les projections des modèles climatiques et leurs conséquences sur l'évolution des habitats marins (changement de la température de l'eau et concentration en chlorophylle a) dans l'océan Pacifique Nord, les chercheurs ont montré que :
    - Globalement, la biodiversité va se déplacer vers le Nord (sauf en été) d'ici la fin du siècle. En particulier, la zone de transition du Pacifique Nord, très riche en espèces migratoires, devrait se trouver 1.000 kilomètres au Nord de son emplacement actuel.
    - La richesse de la biodiversité va diminuer dans l'ensemble des régions du Pacifique Nord, sauf dans l'écosystème du courant californien (zone très riche en nutriments) où elle devrait rester constante.

    Comme le montrent les graphiques ci-dessous, les espèces réagissent très différemment aux stress environnementaux auxquels elles sont soumises (en fonction des menaces déjà existantes pour l'espèce, de son régime alimentaire et de sa tolérance thermique notamment). D'après l'étude, certaines espèces s'adaptent très bien aux changements, voire bénéficient d'une zone d'habitat potentiel plus grande (tels les oiseaux marins et les thons), d'autres voient leur habitat réduit (tortues et mammifères marins), d'autres encore sont gravement menacés par les changements (requins). De plus, les impacts du réchauffement climatique ne sont pas uniformes sur l'ensemble de l'Océan Pacifique Nord. Il est donc crucial d'identifier certaines espèces "à risques" et d'étudier, dans une zone donnée, les menaces prévisibles. C'est l'approche adoptée par les chercheurs de cette étude et elle doit conduire, selon l'auteur principal, E. Hazen, à "adopter des politiques de protection proactives les plus efficaces possible". [4]


    Photo nature climat change
    Crédits : "Predicted habitat shifts of Pacific top predators in a changing climate" - Nature Climate Change 1686- HAZZEN Elliott et all - 09/23/2012-http://www.nature.com/nclimate/journal/vaop/ncurrent/pdf/nclimate1686.pdf


    Au-delà de la température de surface et de la quantité d'aliments disponible, d'autres facteurs -non considérés par cette étude- pourraient également être pris en compte (comme une modification des vents qui impacterait les oiseaux migrateurs ou l'élévation du niveau des mers qui pourrait affecter leurs nids par exemple). S'il faut rester prudent devant la complexité du fonctionnement de l'écosystème marin et de la chaine alimentaire en particulier, cette étude met en lumière certains risques et permet d'orienter le plus efficacement possible les politiques de protection des espèces. Cela peut également permettre de jouer sur différents facteurs, comme la pêche et le transport, pour éviter la disparation totale des espèces dans les zones les plus sensibles.

    Vers une nouvelle conception des aires marines protégées ?

    Cette étude ouvre la voie à de nouvelles politiques de protection des espèces marines. Face aux changements à venir, il pourrait être intéressant de ne plus penser une zone protégée comme une zone stationnaire, généralement établie autour d'un parc naturel ou de récifs coralliens, mais plutôt comme un espace amovible, construit autour d'espèces particulièrement sensibles, qu'il convient de protéger, tout en autorisant la pêche ou le transport dans les autres zones. Les nouvelles technologies utilisées notamment par leTagging of Pacific Predators project permettent d'envisager de telles politiques de protection des espèces, assurant une gestion plus précise et plus efficace.

    Changements rapides des aires de plantation des arbres et plantes vivaces

    Le changement climatique conduit également à des changements dans les aires de répartition des espèces terrestres, animales et végétales. Il est ainsi intéressant de mettre en parallèle cette étude avec de récentes publications montrant le déplacement des zones de plantations conseillées pour des espèces de plantes vivaces et d'arbres. En janvier dernier, le département Américain pour l'Agriculture (United States Department of Agriculture - USDA) a mis à jour la carte de la rusticité des plantes (plant hardiness map). Cette carte, qui n'avait pas été modifiée depuis 1990, vise à indiquer aux jardiniers et paysagistes les espèces de plantes vivaces et d'arbres les plus susceptibles de résister à un hiver classique pour une zone donnée. Pour cela, l'USDA divise le pays en diverses zones géographiques définies par leurs températures minimales avec une étendue de 5 à 10 degrés Fahrenheit (2,8 à 5,6 degrés Celsius) comme le montre la carte ci-dessous. Dans la plupart des régions, si l'on compare avec les résultats de 1990, les températures minimales ont augmenté et, globalement, on observe un déplacement vers le Nord des zones de plantation.


    La Plant Hardiness Map de l'USDA
    Crédits : Image Map Graphics - Copyright 2011, PRISM Climate Group, Oregon State University, http://prism.oregonstate.edu - Map created 09/26/2012


    Cette nouvelle carte, publiée il y a moins de neuf mois, vient déjà d'être révisée par une étude [5] du City College of New York, soutenue par la NOAA, publiée dans la revueAdvances in Meteorology. L'auteur de l'étude, le professeur Krakauer, estime que la carte de l'USDA ne traduit pas les changements rapides observés ces dernières années. En effet, selon cette étude, la plupart des zones ont connu des températures minimales supérieures aux moyennes considérées par l'USDA (qui s'est appuyé sur les moyennes des températures minimales entre 1976 et 2005) de plus de 2 degrés Fahrenheit (soit plus de 1,1° Celsius). Grâce à une nouvelle méthode qui prend en compte à la fois les données des années précédentes et les tendances à long terme, M. Krakauer montre que plus d'un tiers des régions aurait changé d'au moins une demi-zone par rapport à la carte publiée en janvier dernier et un cinquième des zones aurait changé d'une zone entière. L'auteur explique que "globalement, nous pouvons maintenant faire pousser des variétés 100 miles [161 kilomètres] plus au Nord qu'il y a 30 ans [6]". Des figuiers pourraient désormais pousser au Nord de la Caroline du Nord, notamment à New York et des camellias pourraient fleurir à Detroit. Il est néanmoins intéressant de noter qu'une fois de plus les changements ne sont pas uniformes, les régions de l'intérieur-est du pays se réchauffant plus rapidement que celle dans le Sud-ouest.

    - [1] "Predicted habitat shifts of Pacific top predators in a changing climate" - Nature Climate Change 1686- HAZZEN Elliott et all - 09/23/2012- http://redirectix.bulletins-electroniques.com/DbeRy
    - [2] "IPCC Climate Change 2007: Synthesis Report" - PACHAURI et all - 2007 -http://www.ipcc.ch/pdf/assessment-report/ar4/syr/ar4_syr.pdf
    - [3] " En Arctique, la fonte des glaces laisse le champ -presque- libre à l'exploitation de l'or noir" - Bulletins Electroniques Etats-Unis - Céline Ramstein - 21/09/2012 -http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/71012.htm
    - [4] "Predicted habitat shifts of Pacific top predators in a changing climate" - Nature Climate Change 1686- HAZZEN Elliott et all - 09/23/2012- http://redirectix.bulletins-electroniques.com/npVph - p.4
    - [5] "Estimating Climate Trends: Application to United States Plant Hardiness Zones" - Advances in Meteorology Numéro 2012 - KRAKAUER Nir - 05/30/2012 -http://www.hindawi.com/journals/amet/2012/404876/
    - [6] "Rethinking the New Plant Hardiness Zone Map" - New York Times - FOSTER Joanna - 14/09/2012 - http://redirectix.bulletins-electroniques.com/59vl7

    Pour en savoir plus :

    - Le site de la Plant Hardiness Map, qui propose des cartes détaillées selon les Etats américains (il est même possible d'y entrer un code postal américain pour obtenir la carte désirée) : http://planthardiness.ars.usda.gov/
    - Le calculateur de réchauffement régional de M. Krakauer : http://www-ce.ccny.cuny.edu/nir/sw/hardiness-change.html
    - Le site du Tagging of Pacific Predators project : http://www.topp.org/


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