• ne première étude révèle que le nombre des infanticides de nouveau-nés en France est sous-estimé dans les statistiques officielles.

    Bénédicte Salthun-Lassalle

    La mort de très jeunes nourrissons défraie parfois la chronique, quand des années après le crime, on découvre leur corps au fond d'un jardin ou dans un congélateur. On parle de néonaticide lorsque l'enfant est âgé de moins d'une journée lors de son décès. Ces infanticides sont d'ailleurs souvent associés au déni de grossesse, à savoir que la mère n'a pas conscience d'être enceinte. Mais combien de nourrissons sont concernés chaque année ? Pourquoi les mères agissent-elle ainsi ? Anne Tursz et Jon Cook, du Centre de recherche médecine, sciences, santé, santé mentale et société (Unité INSERM 988), révèlent les premières données françaises sur les néonaticides.

    Les chercheurs ont analysé les dossiers judiciaires de trois régions françaises entre 1996 et 2000 (la Bretagne, l'Ile-de-France et le Nord-Pas de Calais, qui représentent plus d'un tiers des naissances françaises pendant cette période), et ont recueilli les données correspondants aux décès des nouveau-nés, ainsi que les caractéristiques sociales et psychologiques des mères auteurs des néonaticides. Dans les statistiques officielles de mortalité (établies par l'INSERM à partir des certificats de décès), les néonaticides concerneraient 0,39 naissance sur 100 000. Les chercheurs rapportent quant à eux 2,1 néonaticides sur 100 000 naissances, soit 5,4 fois plus.

    Les chercheurs ont étudié en détail les dossiers des 27 cas de néonaticides dans ces trois régions, pour dresser un profil des mères. Elles avaient en moyenne 26 ans, vivaient souvent en couple, et le tiers d'entre elles avaient déjà trois enfants. Elles avaient une activité professionnelle semblable à celle des femmes de la population générale. Elles n'étaient pas mentalement malades. En revanche, elles avaient peu confiance en elles, présentaient des carences affectives, une forte dépendance à l'autre, voire une peur de l'abandon. Elles n'utilisaient pas de contraception, cachaient leur grossesse à leur famille et à leurs proches et ne se faisaient pas suivre par un médecin. Elles accouchaient souvent seules. Mais aucun déni de grossesse n'a été enregistré.

    Peut-on identifier les femmes vulnérables avant leur grossesse ? Outre le fait qu'aucune femme n'avait recours à la contraception, il semble difficile de dresser un profil des femmes qui auraient besoin d'aide. Toutefois, contrairement à ce qui est généralement admis et qui sert souvent de base de travail dans les centres d'action sociale aujourd'hui, les femmes ne sont pas forcément très jeunes, pauvres, seules, sans emploi ou en déni de grossesse. Reste à obtenir davantage de données pour identifier et aider les femmes vulnérables et éviter ce genre de drames.

    http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/actualite-les-neonaticides-en-france-26261.php

    © Shutterstock/Kalmatsuy Tatyana
    © Shutterstock/Kalmatsuy Tatyana

    En France, les infanticides de nourrissons âgés de moins de 24 heures sont plus fréquents qu'on ne le croit.

    POUR EN SAVOIR PLUS

    A. Tursz et J. Cook, A population-based Survey of neonaticides using judicial dataArchives of Disease in Childhood, en ligne le 6 décembre 2010.

    L'AUTEUR

    Bénédicte Salthun-Lassalle est journaliste à Pour la Science.

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  • © Sylvie Dessert
    Recréer la vie, c'est le thème de notre dossier de Une du numéro d'octobre. Du premier génome synthétique à la cellule artificielle, sommes-nous aujourd'hui capables de synthétiser des cellules de toutes pièces ?

    En mai 2010, le généticien américain Craig Venter a annoncé qu'il avait fabriqué la "première cellule synthétique". Largement reprise par les médias, cette déclaration était pourtant excessive, puisque seul le génome de cette cellule avait été synthétisé in vitro. Il n'empêche : en voulant créer complètement en laboratoire des formes de vie construites sur mesure pour produire des médicaments, des carburants ou des matières premières industrielles, l'homme franchit un pas supplémentaire dans la manipulation du vivant. Ce n'est pas sans risques. Mais cela pourrait également nous permettre de mieux comprendre ce qui est l'essence de la vie, et comment, fragile et improbable, elle est apparue.

    http://www.larecherche.fr/content/actualite-vie/article?id=28327


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  • How to Restore the Florida Panther: Add a Little Texas Cougar [Slide Show]

    Introducing female cougars from Texas has helped the Florida big cats rebound


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  • Francis Collins, Lawmakers Debate Stem Cell Merits

    In a congressional hearing Thursday, top-level researchers argued that government-backed research should continue to explore all stem cell varieties

    By Katherine Harmon   

     

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    BEST USE: Many supporters of embryonic stem cell research argue that continued funding of the research is necessary, as scientists are still sorting out many of the strengths and weaknesses of different types of stem cells.
    ISTOCKPHOTO/PAUL FLEET

    http://www.scientificamerican.com/article.cfm?id=stem-cell-funding


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  • Undifferentiated Ethics: Why Stem Cells from Adult Skin Are as Morally Fraught as Embryonic Stem Cells

    Hailed as a potential alternative to embryonic stem cells, induced pluripotent stem cells (iPS cells) raise their own ethical dilemmas

    By Sally Lehrman   

    ADULT STEM CELLS These blue cells are human mesenchymal stem cells that have become senescent—or lost the ability to divide—after X-ray irradiation.
    LAWRENCE BERKELEY NATIONAL LABORATORY

    http://www.scientificamerican.com/article.cfm?id=undifferentiatied-ethics


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