• La lutte contre l'obésité passe aussi par la publicité ?

    À la fin du mois, des messages sanitaires seront insérés dans toutes les publicités alimentaires pour inviter les Français à mieux manger. « Une mesurette à l'efficacité douteuse », selon l'UFC- Que choisir

    comme si les étiquettes sur le paquets de clops avaient eu du succés : un timbre contre une drogue ?!

    «Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé. » Voilà le genre de message sanitaire qui, en principe à partir de la fin du mois, devra figurer sur toutes les publicités alimentaires diffusées à la télévision, à la radio, dans la presse écrite ou sur Internet.

    "fumer réduit le nb de spz", ah ben j'ai trouvé un super moyen de contraception !

    Au total, quatre messages différents accompagneront ces publicités pour inviter les Français à manger au moins cinq fruits et légumes par jour, à avoir une activité physique régulière ou à éviter de grignoter entre les repas.

    Avec cette mesure, le ministère de la santé souhaite « sensibiliser les Français aux enjeux de la nutrition » et surtout responsabiliser les enfants et les parents face à la consommation d'aliments trop riches et sucrés.

    Un pari perdu d'avance, selon l'UFC-Que choisir, qui a dénoncé lundi 26 février des « mesurettes à l'efficacité douteuse ». Selon cette association de consommateurs, ces messages sanitaires seront «impuissants pour protéger les enfants du harcèlement nutritionnel opéré par le marketing agroalimentaire».

    Un enfant sur six en surpoids
    Aujourd'hui, on estime qu'un enfant sur six est en surpoids contre un sur vingt en 1980. Face à cette progression du surpoids et de l'obésité, bon nombre de nutritionnistes et de médecins dénoncent, depuis des années, l'influence particulièrement néfaste sur les enfants de la publicité, notamment à la télévision.

    en plus de l'effet pub, il y a l'effet immobilité = non dépense d'énergie ingurgitée + l'effet grignotage devant téloche : la télé, j'adoreuh !

    Selon une étude conduite en 2002 pour le compte de la Direction générale de la santé, 70 % des publicités diffusées parmi les programmes pour enfants portent sur des produits alimentaires. Et parmi ces publicités, 70 % concernent des produits sucrés ou gras. « Les enfants sont fortement exposés à ces publicités », souligne l'UFC-Que choisir, rappelant que 60 % d'entre eux regardent la télévision tous les jours en rentrant de l'école. Un tiers des enfants (32 %) ont même un poste installé dans leur chambre.

    pour faire ses devoirs du soir, rien de tel qu'un bon petit dessin animé entrecoupé de pub laveuse de cerveau à l'efficacité tellement prouvée que les industriels y dépensent une fortune

    Pour contrecarrer l'impact de ces spots, les parlementaires ont inscrit dans la loi de santé publique d'août 2004 l'insertion de ces messages sanitaires dans toutes les publicités pour les aliments. Les industriels gardent toutefois le choix de mettre ces messages dans leurs annonces ou de payer une taxe de 1,5 % du prix de la publicité à l'Institut national de prévention et d'éducation à la santé (Inpes).

    misère quel dileme : payer 1.5% ou ruiner l'image de sa pub : que choisira l'industriel ?!?

    Le message ne joue pas son rôle d'alerte
    Pour mesurer l'impact de ces messages, cet organisme a mené en décembre un certain nombre de «prétests» auprès d'un millier de personnes. « Nous leur avons présenté ces messages en leur expliquant dans quel contexte ils seraient utilisés », explique Philippe Lamoureux, directeur général de l'Inpes. « Entre 80 et 98 % de ces personnes ont approuvé ces messages et estimé qu'ils étaient clairs et faciles à comprendre. Et 75 % d'entre eux ont indiqué que cela allait les faire réfléchir à leur alimentation », ajoute-il.

    De son côté, l'UFC-Que choisir arrive à un constat nettement moins satisfaisant. L'association de consommateurs a présenté à 700 personnes (parents et enfants) un spot pour des céréales chocolatées avec, en bandeau, en bas de l'écran, un message sanitaire conseillant de ne pas manger trop gras ni trop sucré.

    À l'issue de la projection, près de la moitié des personnes (48 %) n'avait tout simplement pas vu le message. « Après un deuxième visionnage, le tiers des parents et 40 % des enfants ont indiqué avoir eu des difficultés à le lire. Surtout, on constate que ce message ne joue pas son rôle d'alerte puisque, au final, seulement 9 % des personnes interrogées ont indiqué être conscientes de la nécessité de limiter la consommation de ces céréales extrêmement sucrées », explique Olivier Andrault, chargé du dossier à l'UFC-Que choisir.

    et on ose parler de mesure sanitaire ! avec un rendement pareil, demandons que les créateurs de cette merveilleuse idée de message soient engagés comme publicistes : ce sera encore plus efficace : la pub n'aura plus aucun effet ;)))


    source : Pierre BIENVAULT, La croix (http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2296012&rubId=4076)


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  • http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-875888,0.html

    La place Saint-Michel à Paris transformée en rayon boucherie d'un supermarché. Voilà ce qu'ont pu découvrir, jeudi 22 février dans l'après-midi, les passants et les touristes du Quartier latin en déambulant près de la fontaine Saint-Michel.
    Deux personnes, un homme et une femme, se sont volontairement maculés de liquide rouge et se sont allongés chacun dans une barquette de polystyrène recouverte d'une bâche en plastique. Un emballage fait pour rappeler les morceaux de viande vendus en libre-service dans les grandes surfaces. Effet garanti, comme en témoignent les photos de la manifestation qu'on a pu découvrir.

    HAPPENING
    Ce happening très choc a été organisé par le groupe militant Mangez végétarien, dont l'adresse du site Internet figure en bonne place sur les étiquettes collées sur la bâche en plastique. Une étiquette sur laquelle on peut aussi lire : "3 millions d'animaux sont tués chaque jour en France".
    Martin Bureau, photographe pour l'AFP, était présent sur les lieux lors de cette manifestation destinée à sensibiliser le grand public sur les souffrances infligées aux animaux dans les abattoirs. "Il y avait beaucoup de photographes. Deux équipes de télévision étaient aussi présentes. Quand je suis arrivé, les deux militants étaient en train de se préparer. Ils se sont aspergés d'une sorte de peinture rouge avant de prendre place dans leur barquette. A côté d'eux, il y avait deux autres militants qui tenaient des pancartes et un autre qui distribuait des tracts", explique-t-il.
    Sur la place Saint-Michel, la démonstration sanguinolente ne laisse pas indifférent. "Il y avait beaucoup de touristes qui prenaient des photos avec leur téléphone mobile, raconte Martin Bureau. Un vieille dame est passée et s'est montrée scandalisée, en expliquant qu'elle avait connu la guerre et qu'elle n'avait pas toujours eu la chance de manger de la viande." D'autres spectateurs, comme le rapporte Libération dans son édition du 23 février avec un article et une photo prise par Guillaume Binet, se montrent plus compréhensifs et encouragent ce type d'"actions qui se voient".

    MATÉRIEL DE COMMUNICATION
    "Ce genre d'événements me mettent toujours mal à l'aise, explique pour sa part Martin Bureau. Quand il y a une manifestation avec des milliers de gens dans la rue, on ne peut pas ne pas y aller. Mais là je ne vois pas où est l'actualité. Du coup, j'ai l'impression qu'en prenant ces photos nous sommes plus dans la publicité et la communication que dans l'information."
    Si elles ne sont pas souvent reprises dans la presse, les photos de ce genre d'événements - dont certaines sont prises par un photographe membre du groupe ou de l'association qui les organise - circulent ensuite beaucoup sur Internet. "On les retrouve dans les classements des photos- chocs de la semaine sur certains sites. Elles servent aussi à alimenter le matériel de communication militant." Mais vendredi 23 février, les photos de la place Saint-Michel n'étaient pas en ligne sur le site mangez-vegetarien.com.
    Au même moment, à Sydney, en Australie, d'autres militants de la cause animale organisaient eux aussi une opération coup de poing. Le long des quais du port de la ville, à deux pas de l'imposant paquebot Queen-Elizabeth, plusieurs personnes se sont volontairement enfermées dans des cages destinées à transporter de la volaille. Leur but, cette fois, était de dénoncer les conditions de transport "cruelles" des poulets et autres dindes promis à la consommation. Ne manquait que la peinture rouge.
    Guillaume Fraissard


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  • Le Monde publie une tribune de Nicolas Journet, scénariste, atteint du syndrome de Marfan. En tant que premier concerné et « en colère », il revient sur les auditions parlementaires du 7 février sur la révision de la loi de bioéthique (cf. synthèse de presse du 08/02/07) et en particulier sur le diagnostic prénatal ou préimplantatoire. « Aujourd'hui on parle de rendre le diagnostic prénatal systématique pour cette maladie, pour ma maladie », écrit-il. Cette mesure permettra de mieux suivre ces enfants dès leur naissance. « Encore faut-il qu'ils naissent », ajoute Nicolas Journet. « Qui expliquera aux parents que maladie génétique et bonheur ne sont pas des termes antinomiques ? », s'inquiète-t-il. Et pourtant, son itinéraire ne fut pas celui d'un enfant gâté. Du diagnostic de sa maladie, à l'adolescence, sous les « regards de parents impuissants, dépassés, se demandant comment ils ont pu engendrer une telle somme d'imperfections », jusqu'à apprendre à vivre avec et enfin trouver sa place, Nicolas Journet a connu « la honte », « la fuite à l'intérieur de soi ». Au bout du compte, il dit être « très heureux », « bien plus heureux que beaucoup de génétiquement corrects ». En voulant généraliser le diagnostic prénatal ou préimplantatoire, notre société montre qu'elle « ne veut plus affronter la mort, ne veut plus du hasard », mais qu'elle veut au contraire « contrôler son destin ». « Quitte à sombrer dans l'eugénisme, quitte à renouer avec le nazisme ». En Allemagne, à cause de son histoire, le diagnostic préimplantatoire est interdit. La France devrait en faire de même à moins de se contredire avec sa propre législation. L'article L214-1 du code pénal ne stipule-t-il pas que « le fait de mettre en œuvre une pratique eugénique tendant à l'organisation de la sélection des personnes est puni de trente ans de réclusion criminelle et de 7 500 000 euros d'amende » ? Pour Nicolas Journet, il y a une limite au progrès scientifique : l'éthique. Jean Rostand l'écrivait déjà : « Quand l'habitude sera prise d'éliminer les monstres, de moindres tares feront figure de monstruosités. De la suppression de l'horrible à celle de l'indésirable, il n'y a qu'un pas... Cette société nettoyée, assainie, cette société sans déchets, sans bavures, où les normaux et les forts bénéficieraient de toutes les ressources qu'absorbent jusqu'ici les anormaux et les faibles, cette société renouerait avec Sparte et ravirait les disciples de Nietzsche, je ne suis pas sûre qu'elle mériterait encore d'être appelée une société humaine ». Source : Le Monde (Nicolas Journet) 20/02/07

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